Le foot français est en pleine tempête. Cette semaine, l’affaire des matches truqués en Ligue 2 et celle des transferts suspects de l’OM ont fait trembler le monde du ballon rond. Six personnes, dont les présidents des clubs de Nîmes et de Caen, ont été mises en examen jeudi. Du côté de l’OM, les trois anciens présidents ont été remis en liberté après leur garde à vue. Retour sur cette semaine où le foot français s’est retrouvé sur le devant de la scène...judiciaire.
L’AFFAIRE DES MATCHES TRUQUES DE LIGUE 2
Ceux qui sont accusés. Six personnes au total ont été mises en examen. Parmi elles, un homme est au centre des interrogations : l’actionnaire principal de Nîmes, Serge Kasparian. Le président des Crocodiles, Jean-Marc Conrad, est aussi poursuivi et a démissionné vendredi de son poste. Une autre figure du foot français, le président de Caen, Jean-François Fortin, les a rejoints. Tout comme Michel Moulin, homme d’affaires et ancien dirigeant du PSG, Franck Toutoundjian, le président de l’AS Arat à Issy-les-Moulineaux, ainsi que Kaddour Mokeddel, directeur de la sécurité de Caen.
Ce qu’on leur reproche. Tous les six ont été mis en examen pour corruption passive ou active. Les dirigeants de Nîmes, Serge Kasparian et Jean-Marc Conrad, sont soupçonnés d’avoir arrangé ou tenté d’arranger des matches de Ligue 2 la saison passée afin d’éviter la relégation. Parmi les matches suspects figure notamment un Caen-Nîmes le 13 mai. Le résultat (1-1) avait fait les affaires des deux clubs, Caen montant ensuite en Ligue 1 tandis que Nîmes assurait son maintien. Au centre des interrogations des enquêteurs, des caisses de vin offertes par Nîmes et des écoutes téléphoniques suspectes.
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Ce qu’ils risquent. Les six mis en examen risquent une peine pouvant aller jusqu’à 5 ans et 75.000 euros d’amende pour les faits de corruption active ou passive qui leur sont reprochés. Sur le plan sportif, les sanctions pourraient être très lourdes. La commission de discipline de la Ligue de football professionnel a été saisie du dossier et peut aller jusqu’à rétrograder en division inférieure une des équipes concernées. Voire les exclure purement et simplement de la compétition.
LES TRANSFERTS SUSPECTS DE L'OM
Ceux qui sont accusés. Une quinzaine de personnes ont été gardées à vue. Mais ce sont surtout les trois anciens présidents du club phocéen qui ont retenu l’attention. L’actuel patron de l’OM, Vincent Labrune, comme ses prédécesseurs Jean-Claude Dassier et Pape Diouf, ont été entendus pendant plus d’une trentaine d’heures. Le directeur général du club, Vincent Perez, a également fait partie des personnes interrogées par la sous-direction de la lutte contre le crime organisé et la délinquance financière (SDCOF) et de la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ).
Ce qu’on leur reproche. Les enquêteurs soupçonnent des rétro-commissions sur plusieurs mouvements de joueurs, notamment celui de André Pierre-Gignac, arrivé de Toulouse contre près de 20 millions d’euros en 2010. Le rôle de plusieurs agents de joueurs, impliqués dans ces transferts, est au centre des interrogations. Certains d’entre eux pourraient ainsi avoir des liens avec le grand banditisme marseillais. Les enquêteurs ont ainsi cherché à savoir si l’actuel et les anciens présidents de l’OM ont eu connaissance de ces connexions.
Ce qu’ils risquent. Toutes les personnes gardées à vue ont été remises en liberté. Aucune charge ne pèse contre eux pour le moment, mais l’enquête sur les transferts suspects de l’OM se poursuit. Quoiqu’il en soit, l’image du club phocéen est durement écornée. Les supporters phocéens craignent que la propriétaire, Margarita Louis-Dreyfus, choisisse de s’en aller après cette nouvelle affaire judiciaire, près de 20 ans après VA-OM. Du côté du terrain, des questions se posent sur la gestion de cette tempête par les joueurs et leur coach Marcelo Bielsa. L’OM, leader de Ligue 1 après un début de saison prometteur, n’avait pas besoin de ça.
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