Avec la proposition de François Hollande de taxer les très hauts revenus, jamais les footballeurs ne s'étaient autant intéressés à la politique. Et pour cause, ils seraient l'une des principales cibles de cette taxation à 75%. Les joueurs et les dirigeants s'insurgent contre cette proposition.
Si la mesure du favori des sondages entrait en vigueur aujourd'hui, une bonne cinquantaine de joueurs de Ligue 1 serait concernés, sur le millier de pros qui, au total, ont versé 265 millions d'euros d'impôts sur le revenu en 2010. Du coup, les dirigeants de clubs craignent déjà un exode des joueurs si cette taxe venait à être appliquée.
Seydoux craint la fuite des talents
Le président du Losc, Michel Seydoux, mesure déjà l'impact d'une telle mesure. Les grands joueurs qu'il possède dans son effectif comme Eden Hazard ou Mickaël Landreau attirent des spectateurs dans les stades et font vendre plus de maillots.
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Michel Seydoux était donc plutôt remonté contre cette proposition de François Hollande, au micro d'Europe 1. "On n'aura pas les moyens de les retenir. Ils vont tous jouer dans les autres championnats", assure-t-il. "Vous allez avoir un championnat qui va être tiré vers le bas. Vous allez retrouver moins de spectateurs dans les stades, pas de sponsors,... Donc, votre recette qui était de 100, elle va descendre probablement à 50. Les conséquences seront dramatiques. Pour un club comme le mien qui emploie plus de 200 personnes, il ne restera plus que 50 personnes".
Chez les joueurs, cette taxe crée aussi une certaine panique. Le joueur du PSG, Christophe Jallet, qui serait concerné par cette taxe, est monté au créneau, mercredi après-midi. "Il faut que ça reste dans une certaine mesure, parce que je n'ai braqué personne pour avoir ce que j'ai aujourd'hui", a-t-il déclaré en conférence de presse.
"Dur d'attirer de nouveaux joueurs"
"Je ne crois pas que cela inciterait les joueurs au départ, parce qu'il faudrait déjà que les joueurs concernés trouvent mieux à l'étranger", a nuancé Philippe Piat, président de l'Union nationale des footballeurs pros (UNFP), tout en critiquant la "démagogie" du candidat PS. "Mais cela freinerait l'arrivée sur notre territoire de joueurs en provenance d'autres pays".
De son côté, le maire PS de Nantes, Jean-Marc Ayrault, a tenté de défendre son candidat, jeudi matin sur France 2 : "dans le football, il y a beaucoup d'argent, parfois même un peu trop puisque les clubs sont en déficit. Est-ce vous pensez que Michel Platini, lorsqu'il a réussi sa carrière, il gagnait autant que les footballeurs aujourd'hui". Sauf que "Platoche" a fait une bonne partie de sa carrière en Italie, à la Juventus Turin...