Battue par l'Australie lors du match pour la cinquième place (74-62), ce dimanche à Karlovy Vary, l'équipe de France féminine n'a pas à rougir de son parcours au Championnat du monde 2010. Tout juste peuvent-elles regretter leur défaite contre l'Espagne en quarts de finale, leur seule fausse note en République tchèque. "Tout donner jusqu'au bout." Personne n'en doutait mais les joueuses de l'équipe de France ont, une par une, assuré qu'elles ne lâcheraient rien. La défaite concédée en quarts de finale contre l'Espagne (74-71, a.p.), aussi cruelle et assommante fut-elle, n'a pas altéré leur motivation à bien finir ce Championnat du monde 2010. Malgré la déception, la fatigue et la petite entorse d'Endene Miyem, absente contre la Corée du Sud la veille (61-46) et devant l'Australie ce dimanche après-midi, à Karlovy Vary, lors du match de classement pour la cinquième place. Un match que les Bleues, et c'était prévisible, ont perdu assez largement (62-74). Pourquoi "prévisible" ? Parce qu'en fin de compétition, la décompression est inévitable, surtout pour un groupe qui s'est autant battu. Mais aussi parce que les Australiennes, médaillées d'or il y a quatre ans, sont un ton au-dessus. Les filles de Pierre Vincent s'en étaient déjà aperçues dans le groupe E (62-52), au deuxième tour de ce Mondial. Pour une équipe venue en République tchèque avec comme objectif une place dans les huit meilleures nations, ce sixième rang reste une réussite. Bien sûr, il n'enlèvera pas ce sentiment tenace que les Françaises auraient pu faire mieux si elles n'avaient pas laissé filer leurs treize points d'avance acquis en début de dernier quart-temps face aux Espagnoles. Qui sait si elles n'auraient ensuite pas pu jouer le bronze contre les Biélorusses, qu'elles avaient battues en poules ? Mais on ne refait pas l'histoire, même en y repensant très fort. En battant la Corée du Sud le lendemain, les partenaires de Céline Dumerc ont prouvé qu'elles avaient du répondant. "On avait à coeur de prouver que ce match (contre l'Espagne) était une erreur et qu'on méritait mieux", expliquait ainsi Jennifer Digbeu. Bien plus que des "Braqueuses" Privées - rappelons-le une dernière fois - d'Isabelle Yacoubou, Sandrine Gruda et Emilie Gomis, trois de leurs joueuses majeures, les championnes d'Europe 2009 ont fait honneur à leur statut. Et prouvé qu'elles étaient un peu plus que de simples "Braqueuses", le surnom qu'on leur avait donné l'an dernier après leur sacre surprise en Lettonie. La différence de niveau avec des équipes comme les Etats-Unis ou l'Australie est encore importante. Mais ni l'une ni l'autre ne seront au prochain Championnat d'Europe, en 2011... Heureusement, dira-t-on, vu le scénario à sens unique de la dernière sortie dans ce Mondial 2010 des Bleues, cinquièmes de l'édition 2006. A la traîne au score dès la fin du premier quart-temps (7-21, 10e), alors qu'elles avaient fait des débuts de match leur point fort, les joueuses de Pierre Vincent ont ensuite accusé entre dix et vingt longueurs de retard, profitant il faut bien le dire de l'adresse minable des Australiennes à trois points (1/14 soit 7%). Trop brouillonnes en attaque pour refaire surface (39-53, 30e), malgré les 11 points et 3 rebonds d'Elodie Godin, elles ont un peu craqué quand Elizabeth Cambage (12 points, 7 rebonds) et Lauren Jackson (13 points, 8 rebonds) se sont réveillées pour finalement s'incliner de douze points. Une troisième défaite pour conclure. Ce n'est pas ce qu'il faudra retenir du parcours de cette équipe de France.