Le technicien anglais Clive Woodward candidat au poste de manager de l'équipe de France de rugby ? L'idée ne choque pas le manager du RC Toulon, Bernard Laporte, lui-même ancien sélectionneur des Bleus. "A partir du moment où il y a un acte de candidature et que le rugby suit le phénomène de mondialisation qui a cours dans notre société, je ne vois pas pourquoi les entraîneurs étrangers, qu'ils soient anglais ou autres, ne postuleraient pas", a admis Bernard Laporte dans Europe 1 Soir, lundi.
"C'est de bonne guerre." Bernard Laporte, qui a eu Clive Woodward comme adversaire lors de son passage à la tête des Bleus (1999-2007), notamment en demi-finales de la Coupe du monde 2003 (défaite 23-7), comprend autant la position de la Fédération française de rugby (FFR) que celle de son ancien homologue.
"Clive Woodward a apparemment beaucoup d'ennemis à la fédération anglaise qui font en sorte qu'ils n'y retournent pas et lui, logiquement, il se retourne vers d'autres fédérations, c'est logique", souligne Bernard Laporte. "C'est un très grand entraîneur qui a énormément d'ambition et qui a surtout envie de goûter à nouveau au rugby. Ça fait un petit moment qu'il n'y est plus et c'est normal qu'il postule, c'est de bonne guerre."
Pour autant, Bernard Laporte considère que ce serait "bien de mettre un Français à la tête de l'équipe de France". "Derrière tout ça, il y a une direction technique nationale", insiste-t-il. "Il y a le ministère des Sports qui aide beaucoup et je pense qu'on a en France des gens assez compétents pour mener à bien le destin de l'équipe de France."
"Ce serait la trahison suprême", pour Eric Blanc. C'est également l'avis du consultant Europe 1, Eric Blanc. "La FFR prouve ici qu'elle est ouverte à tout, elle va sûrement bien écouter cet entraîneur champion du monde en 2003 avec l'Angleterre, qui a gagné trois fois le Tournoi des Six Nations, voir comment il présente les choses", considère l'ancien joueur du Racing. "Les gens vont être très curieux, vont pouvoir comparer les différents dossiers mais confier l'équipe de France à Clive Woodward, ce serait la trahison suprême, l'implosion. Aujourd'hui, le rugby français n'est pas prêt à ça et il y a assez de spécialistes et de compétences en France pour confier les clés du camion à une personne que l'on connaît très bien." S'il veut convaincre le comité des sages de la FFR, chargé jusqu'à la fin du mois de mai du recrutement du futur sélectionneur des Bleus, Clive Woodward sait qu'il devra se montrer particulièrement persuasif...