Au terme d'une demi-finale aller marquée par de nombreux vilains gestes et l'expulsion de Pepe en seconde période côté madrilène, Barcelone a pris une grosse option pour la finale de la Ligue des champions en allant dominer le Real (2-0) grâce à un doublé d'un énorme Messi. Le Real de Mourinho, trop nerveux, a sans doute laissé passer sa chance avant le retour mardi prochain. Un Clasico fait rêver. Enfin, en principe, ces duels au sommet sont synonymes de beau jeu. Ce Real-Barça échappe totalement à cette notion de plaisir. C'est comme si l'escalade de la nervosité avait pris corps lors du premier Clasico il y a une dizaine de jours, un premier acte marqué par l'expulsion d'Albiol et deux penalties de Messi et Ronaldo (1-1). A l'époque, tout le monde avait parlé de la confrontation de styles malgré un jeu déjà très dur. La victoire du Real en finale de la Coupe du Roi, pour l'acte II, n'a rien arrangé et une fois encore, le Real avait fini à dix avec le rouge reçu par Di Maria. Ces deux premiers duels avaient chauffé l'ambiance avec des chocs déjà intenses. Les joutes verbales avant cet acte III n'ont forcément rien arrangé à l'histoire et cela a accouché d'une rencontre principalement marquée par les nombreuses fautes, les contacts loin du ballon et les coups bas... Tout du moins jusqu'à ce double coup de génie de Lionel Messi auteur d'un doublé qui place son équipe dans une position extrêmement favorable avant le match retour au Camp Nou. Deux buts qui ne pourront néanmoins occulter la réalité d'un match qui n'a pas tenu ses promesses en termes de jeu. Pinto expulsé sur le chemin des vestiaires... Le Barça entre le mieux dans cette demi-finale aller de la Ligue des champions et monopolise d'entrée le ballon, les Merengue, dominés, voient David Villa effacer Marcelo et Pepe avant d'enrouler une frappe qui passe de peu à côté (11e). Ce premier avertissement sans frais ne réveille pas les coéquipiers de Lass Diarra qui perdent bien trop rapidement la balle. Le Barça cherche à en profiter en percutant, avec Messi qui sert Xavi dans le dos de la défense mais le milieu de terrain bute sur un Casillas impeccable (25e). Une nouvelle opportunité pour le milieu de terrain qui tente ensuite une frappe lointaine qui s'envole (30e). En cette fin de première période, les esprits s'échauffent à plusieurs reprises et le Real relève quelque peu la tête avec un coup franc de Xabi Alonso pour Pepe qui n'appuie pas assez sa tête (34e). Si Pedro et Busquets restent au sol en en faisant des tonnes, le mot de la fin de ce premier acte revient à Cristiano Ronaldo dont la frappe sans élan, limpide et flottante, contraint Valdes à dégager comme il peut (45e). Le Portugais prouve ainsi une nouvelle fois qu'il peut faire la différence sur un coup. Et pour faire grimper encore un peu plus une tension pourtant déjà palpable, cela chauffe à la rentrée aux vestiaires avec Keita et Arbeloa puis l'expulsion de Pinto, le portier remplaçant du Barça. En ce qui concerne le jeu, Adebayor entre à la place d'Özil à la reprise. Cela n'empêche pas les Blaugrana de se distinguer d'entrée avec un centre de Pedro pour Messi dont la frappe est contrée par Ramos (46e). L'Argentin fait encore preuve de ses qualités de dribbleurs, mais Ramos le sèche et écope d'un carton jaune qui le privera du match retour (53e). Messi entre les coups La tension, à son comble, monte encore d'un cran avec cette semelle de Pepe sur Dani Alves (61e). Wolfgang Stark consulte son assistant et adresse un carton rouge au Portugais. José Mourinho conteste cette décision et insiste suffisamment pour être également expulsé... Même à dix, le Real peut faire mal, comme en témoigne ce coup franc de Xabi Alonso repris de la tête par Ronaldo (66e). Le Barça insiste évidemment avec une action initiée par Xavi et une conclusion de Villa pour une parade superbe de Casillas (68e). Pep Guardiola décide alors de faire entrer Afellay à la place de Pedro (71e). Le Barça va finalement profiter de cette supériorité numérique avec une action emmenée par Messi, Afellay dépose Marcelo et centre pour... Messi qui passe entre Albiol et Ramos avant de battre Casillas (1-0, 77e). Un but au Bernabeu qui change évidemment totalement la donne dans l'optique de la qualification. Cela n'empêche pas le Barça de poursuivre sa domination et de prendre le large avec un show de Messi qui dribble cinq adversaires avant de venir battre Casillas (2-0, 87e). Cette fois, le seul génie de l'Argentin a fait basculer une rencontre jusque-là marquée par une nervosité extrême. Tant mieux pour le Barça qui peut évidemment envisager le match retour au Camp Nou avec un avantage indéniable. Pour ce Real à la posture défensive, le casse-tête paraît bien complexe.