La photo relevait de l'exercice obligé, pour les organisateurs du Dakar comme pour les autorités chiliennes. Le rallye partait mardi de Copiapo, ville située à une cinquantaine de kilomètres seulement de la mine de San Jose, où trente-trois mineurs sont restés enfermés pendant 69 jours avant d'être sauvés devant les caméras du monde entier, le 13 octobre dernier.
Treize d'entre eux avaient été invités au départ de la 9e étape, mardi, et ils n'ont pas boudé leur plaisir. Claudio Acuna, 26e mineur remonté : "ce que nous vivons est un rêve. Avoir été invités à l'intérieur du bivouac... ce que nous vivons en ce moment est exceptionnel." Victor Zamora, 14e mineur remonté : "c'est quelque chose de fabuleux pour nous. Cela montre que le Chili dispose de sites bien merveilleux pour accueillir cette course."
Le tracé initial de ce Dakar 2011 devait passer juste à côté de la mine de San Jose mais le 26 août, soit trois semaines après l'effondrement de la mine, les organisateurs avaient décidé de modifier le parcours. A cette époque, les autorités pensaient que la mise en place et la réalisation des opérations de sauvetage prendraient entre trois et quatre mois...
"Ce n'est pas facile à gérer et à surmonter"
Trois mois après cette libération en fanfare, les mineurs continuent d'évoquer leur sauvetage mais aussi leur calvaire 600 mètres sous terre. "C'est la partie la plus difficile, parce que cela rappelle de mauvais souvenirs", explique au micro d'Europe 1 Jorge Galleguillos, 11e mineur secouru. "On rencontre des gens qu'on connaissait avant, ils nous posent des questions pas toujours pertinentes, veulent savoir ce qu'on a vécu et, forcément, cela fait remonter des choses. Ce n'est pas facile à gérer et à surmonter."
Lunettes de soleil sur le nez, les treize mineurs ont posé avec le directeur du Dakar, Etienne Lavigne, devant la nacelle Phénix qui a permis de les sauver. Lundi, ce cylindre métallique de 4 mètres de long, 53 centimètres de diamètre et 450 kilos avait été installé à l'entrée du bivouac des concurrents. Plusieurs d'entre eux, dont plusieurs Chiliens, se sont fait prendre en photo devant cet élément de fierté nationale.
"Une des plus grandes réussites de notre région"
"Elle symbolise l'une des plus grandes réussites de notre région, c'est pour cela que nous avons voulu la montrer au monde à l'occasion de ce Dakar", a expliqué Juan Noemi, directeur régional de Prochile, organisme de promotion des exportations chiliennes. La nacelle la plus célèbre du monde avait déjà été exposée en face du palais présidentiel chilien, à Santiago, quelques jours après le sauvetage. Un des deux exemplaires de secours avait même été envoyé à Shanghaï, en Chine, pour l'exposition universelle...
Troisième lundi de la huitième étape qui reliait Antofagasta à Copiapo, le motard chilien Francisco Lopez avait dédié sa place d'honneur à ses compatriotes. "Cette troisième place est pour eux. Je cours avec le numéro trois, je suis arrivé troisième et ils sont 33, donc il y a des coïncidences", s'était amusé le pilote Aprilia, qui figure à la… troisième place du général.