Le Foot à 5, nouvel eldorado de la FFF ?

© Julien Froment
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Julien Froment , modifié à
POULE AUX ŒUFS D'OR? - La FFF organise pour la première fois de son histoire une compétition de football à 5, en salle.

Quatre millions de pratiquants. En l’espace de deux ans, le Foot 5 est devenu une des pratiques les plus courues des amateurs de ballon rond. Avec plus de 800 centres à travers la France et près de quatre millions de pratiquants - un nombre qui a doublé en deux ans -, "l’Urban" ou le "Five" a atteint sa pleine maturité. En termes d’infrastructures, mais aussi d’un point de vue financier. Le chiffre d’affaires est ainsi passé de 30 millions d’euros en 2013 à plus de 70 millions d’euros en 2014. 

"Le Foot 5 se porte très bien, il est en plein essor, c’est même une pratique de consommation du sport, un véritable business", analyse Antoine Panicali, un des auteurs de l’étude sur la pratique du Foot 5, réalisée par le cabinet Kantar Sport. "Nous sommes en pleine maturité économiques. Les prochaines années seront celles de la consolidation", ajoute Victor Augais, un des directeurs généraux d’Urban Soccer, leader du marché, qui accueille 700.000 joueurs dans ses centres. Un véritable business qui attise forcément les convoitises, dont celle de la Fédération française de football (FFF).

La FFF s’y met enfin. Et pourtant, la FFF a mis du temps avant de s’intéresser au Foot 5. "Historiquement, elle avait du mal à se positionner, à identifier son rôle potentiel autour de cette pratique-là", explique Antoine Panicali. "Et, quelque part, la pratique s’est développée sans elle. C’est pourquoi c’est devenu un vrai marché, et pas uniquement une pratique loisir."

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Et alors qu’en Italie, en Angleterre ou encore en Allemagne les différentes fédérations nationales sont associées depuis nombre d’années avec les différents partenaires privés du Foot 5, la fédé française s’est enfin décidée à faire de même. Dans cette optique, elle a créé en début d’année une compétition officielle, le National Foot 5, une sorte de Coupe de France du Foot 5, en partenariat avec Urban Soccer, agence officielle pour l’organisation de ce tournoi.

Si on joue au Foot 5 majoritairement pour se défouler (73% des pratiquants), certains recherchent "une sorte d’officialisation de la pratique du Foot 5", résume Antoine Panicali, ajoutant : "la FFF est la plus légitime dans ce domaine. C'est du gagnant-gagnant, à la fois pour la Fédération, mais aussi pour les acteurs."

La quête à la licence. Ce soudain intérêt - au-delà de surfer sur la vague du succès du Foot 5 - est bien entendu économique. Pour participer aux phases finales de cette Coupe de France de Foot 5, une licence est nécessaire pour y prendre part. A laquelle il faut ajouter des frais de participation, à hauteur de 70 euros par équipe. Et la Fédération française de foot compte bien piocher dans le vivier du Foot 5 pour gonfler son nombre de licenciés, qui a dépassé en 2014 la barre symbolique des 2 millions.

Des licenciés potentiels, mais aussi des consommateurs en puissance. Toujours selon l’étude de Kantar Sport, les pratiquants dépensent en moyenne près de 300 euros par an dans les centres de Foot 5. Et le public semble, de plus en plus, se "démocratiser". Pratique réservée, au départ, au CSP+, le Foot 5 touche désormais de nouvelles cibles. Reste à la Fédération française de réussir la conversion des pratiquants du Foot 5 loisir, au Foot 5 compétition...