CM 2010 - Le Ghana est le seul pays africain qualifié pour les huitièmes.Une revanche contre la fierté continentale. Entre les Etats-Unis et le Ghana, ce huitième de finale de Coupe du monde ne ressemble à rien d'autre. Les coéquipiers de John Mensah ne sont pas les premiers venus, ils sont finalistes de la dernière Coupe d'Afrique des Nations et comptent dans leurs rangs plusieurs éléments champions du monde des -20 ans. Milovan Rajevac, l'entraîneur serbe à la poigne de fer qui mène les destinées des Black Stars, a su trouver le bon compromis entre l'expérience et la fougue d'une impatiente jeunesse. Un savant mélange qui tient la route malgré l'absence particulièrement préjudiciable de Michael Essien, la vraie star de ce groupe, ou encore plusieurs blessures qui ne leur ont guère facilité la tâche durant la première phase de la compétition. Le Ghana a notamment été privé de sa charnière titulaire face à l'Australie. Et si John Mensah a pu tenir la barre en défense lors du dernier match de poule face à l'Allemagne, Isaac Vorsah, lui, manque toujours à l'appel. Il n'empêche, la force collective de ce groupe leur a permis de surmonter les obstacles pour finalement prendre la deuxième place du groupe D derrière l'Allemagne. Avec un bémol, toutefois, ils n'ont marqué que deux buts, les deux fois sur penalty... Des compliments et de l'ambitionUne statistique qui ne semble pas rassurer Bob Bradley, l'entraîneur américain. Interrogé sur les forces du Ghana lors de conférence de presse d'avant-match dans les entrailles du Royal Bafokeng Stadium de Restenburg, il a répondu: "Ils ont des individualités capables de nous surprendre. Tu penses qu'ils vont passer le ballon et au dernier moment, ils font un dribble, tu crois qu'ils vont aller à gauche et ils filent à droite, ils sont imprévisibles." Le sélectionneur américain connaît son sujet et met également en exergue "la force collective" des Black Stars.Un argument collectif qui vaut pour les deux équipes. Le collectif, ainsi qu'une vraie soif de victoire, a permis aux Etats-Unis de sortir premiers de groupe devant l'Angleterre. Certes, tout s'est joué pendant les arrêts de jeu du troisième match, cela ne change en rien le résultat et les capacités réelles des Américains. A l'image de Bradley, Milovan Rajevac ne s'est guère fait prier pour énumérer les qualités adverses: "Leur jeu collectif, leur force et leur vitesse", a-t-il répondu. "Ils vont très vite si bien que leurs adversaires ont du mal à les stopper car le rythme est énorme, même en fin de match. Ils ont vraiment une très bonne condition physique et ils restent dangereux jusqu'au coup de sifflet final. Une force athlétique évidente, un rythme souvent effréné ainsi que les individualités pour finir le travail." Battus il y a quatre ans en Allemagne par le Ghana, les Américains ne veulent pas entendre parler de revanche. Ils n'ont pas forcément besoin de cet argument pour trouver une motivation qui va de soi. Un quart de finale de Coupe du monde qui leur permettrait de se rapprocher un peu plus encore de leur quête d'absolu. Et si Bradley avoue: "Il y a des moments, on se dit qu'on est capables d'aller au bout", franchir la barrière ghanéenne n'aura rien d'une partie de plaisir.