VI NATIONS - Vainqueurs de l'Angleterre, les Bleus réalisent le Grand Chelem. Le doux rêve de Grand Chelem n'en est plus un. Samedi, les hommes de Marc Lièvremont ont réussi à vaincre le signe indien pour s'offrir le scalp de l'Angleterre en même temps qu'un neuvième Grand Chelem, le premier depuis 2004. Assurés de remporter le Tournoi des VI Nations grâce à la victoire de l'Ecosse en Irlande (23-20), un peu plus tôt dans la soirée, avant même de retrouver leurs meilleurs ennemis, les Bleus ont mis fin à une série de quatre défaites de rang en matches officiels contre le XV de la Rose pour remporter leur premier Tournoi depuis 2007. Les défaites en demi-finale de la Coupe du monde 2007 et lors des Tournois 2007, 2008 et 2009 appartiennent désormais à un passé chassé par un présent radieux. Et ce ne sont pas les trombes d'eau qui se sont abattues sur le Stade de France qui ont empêché Clément Poitrenaud et ses partenaires d'ensoleiller le ciel de l'ovalie tricolore. Pourtant, tout n'a pas été facile et l'entame de match est favorable aux Britanniques malgré le drop précoce de François Trinh-Duc (3-0, 4e). Les troupes de Martin Johnson douchent l'entrain français lorsque Ben Foden profite de la passivité de Mathieu Bastareaud pour filer à l'essai (7-3, 5e). Les Bleus laissent passer l'orage et le pied précis de Morgan Parra remet les locaux sur les bons rails. Le Clermontois passe trois pénalités (19e, 25e, 34e) et la France vire en tête à la pause. Petite victoire pour Grand Chelem Après le repos, les Tricolores s'appuient sur une défense de fer pour contenir la fougue venue de Perfide Albion. Les Bleus plient sans rompre et le match tourne à la guerre de tranchées. La France bénéficie même du brin de réussite qui colle aux grandes équipes lorsque le demi de mêlée anglais, Danny Care, échappe le ballon à cinq mètres de la ligne d'en-but après une percée de Mark Cueto (61e). Jonny Wilkinson sort ensuite du banc de touche pour ramener les siens à deux points d'une pénalité à la précision chirurgicale (12-10, 66e). Après cet éclair, le bourreau des Bleus en Coupe du monde restera muet, au grand bonheur du public dionysien qui entonne la Marseillaise pour pousser ses favoris dans les dernières minutes d'un match tendu. L'équipe de France tient finalement bon jusqu'au coup de final, moment choisi par les 80.000 spectateurs présents pour exploser. Auréolés d'un neuvième Grand Chelem dans l'épreuve continentale, les Bleus envoient un signal fort à la planète rugby à deux ans du Mondial néo-zélandais. Avec son statut retrouvé de meilleure nation de l'hémisphère nord, la France peut envisager l'avenir avec sérénité...