A l'issue d'une saison en demi-teinte, durant laquelle Claude Puel n'a cessé d'essuyer les critiques des supporteurs, l'Olympique Lyonnais a sauvé l'honneur en s'emparant de la troisième place du Championnat de France, qualificative pour le tour préliminaire de la Ligue des champions. L'OL de Jean-Michel Aulas peut à présent se tourner vers de meilleurs lendemains. Jean-Michel Aulas a de quoi être rassuré. Après le triomphe de ses "Lionnes" en finale de la Ligue des champions, les protégés de Claude Puel lui ont offert un billet qualificatif pour le tour préliminaire de la plus prestigieuse des compétitions européennes, dimanche dernier, à l'issue d'un succès maîtrisé sur la pelouse de l'AS Monaco (2-0). L'occasion est ainsi donnée aux Lyonnais de participer à leur douzième Coupe aux grande oreilles consécutive et de se refaire un moral tout neuf en vue du prochain exercice. Un moral mis à mal toute la saison durant, la faute à une inconstance dans les résultats, à un entraîneur aux choix systématiquement contestés et à des recrues qui n'ont pas eu le rendement escompté. Le septuple champion de France a d'ailleurs rapidement montré ses limites en accumulant les faux-pas en début de saison. L'OL accusait même un bilan de relégable au soir de la septième levée, avec une seule victoire glanée sur les sept rencontres disputées. Son sursaut d'orgueil entrevu au cours du printemps lui aura néanmoins permis de sauver les meubles, avec une hypothétique qualification pour la Ligue des champions, devenue réelle au soir de la dernière journée. Au final, chaque discours des Lyonnais, aussi positif soit-il, reste nuancé. "L'objectif est atteint, même si nous avions investi pour être champion en début de saison," confesse le président de l'OL. "Nous sommes satisfaits mais il est clair qu'on n'a pas fait la saison qu'on voulait", surenchérit de son côté Maxime Gonalons avant que son entraîneur ne lui enlève les mots de la bouche: "Ça nous permet de terminer sur une bonne note. Et de préparer au mieux la saison prochaine, de nous mettre en ordre de marche". Quid du cas Claude Puel ? Encore faudrait-il que Jean-Michel Aulas ne laisse le temps à l'ancien technicien lillois de réviser ses fiches à l'intersaison. Arrivé à l'été 2008 sur les bords du Rhône, Claude Puel n'a pas été en mesure de rapporter le moindre trophée à son président. Avec 57 victoires glanées en 114 rencontres, il affiche le bilan le moins performant de tous les entraîneurs lyonnais depuis 2002. Et lorsque son avenir est évoqué en conférence de presse, au sortir d'une saison plus que mitigée, ce dernier préfère botter en touche. "Là, j'ai envie de faire un break. Je vais prendre quelques jours de congés supplémentaires. Ça ne m'arrive pas souvent. C'est ma dernière conférence de presse... de la saison." Un break qui pourrait bien se prolonger si le président lyonnais en décidait ainsi. Car il est loin le temps où l'Olympique Lyonnais marchait sur le toit de l'Hexagone. Depuis trois ans, l'OL a vu la concurrence se rebiffer et prendre les pleins pouvoirs de la Ligue 1, Bordeaux, Marseille et Lille ayant décidé d'en finir avec cette hégémonie persistante du club des Gones sur les prés français. Cette saison, les crocs du Lyon n'étaient pas suffisamment aiguisés pour lui permettre d'engloutir les rivaux lillois et marseillais. Débarqué dans la capitale des Gaules à l'intersaison, Yoann Gourcuff, symbole d'un recrutement bafoué, n'a jamais su poser sa patte sur le jeu lyonnais et reste la grande désillusion de la saison. Tout comme a pu l'être Jimmy Briand, qui n'aura réussi à faire vibrer les filets qu'à six reprises lors de ses 33 matches disputés avec l'OL. "Nous allons faire le bilan afin de voir ce qui n'a pas fonctionné. Nous n'avons peut-être pas su assez nous appuyer sur notre centre de formation", confesse de son côté JMA. L'insouciance et la fougue des purs produits maisons, voilà ce qui aura peut-être manqué à l'OL cette saison et qui, cumulé à l'expérience de certains cadres comme Hugo Lloris ou Lisandro Lopez, pourraient lui permettre de reconquérir l'an prochain un titre qui le fuit depuis trois saisons.