Un but de l'ancien Marseillais Mamadou Samassa a suffi au bonheur des joueurs maliens, lundi soir, à Durban. Grâce à leur match nul (1-1) contre la République démocratique du Congo, les Aigles ont décroché leur billet pour les quarts de finale de la Coupe d'Afrique des nations. Dans le même temps, les armées française et malienne récupéraient la ville de Tombouctou des mains des djihadistes.
Le Mali tient le nul face au Congo :
"Notre pays traverse un des moments les plus difficiles de son histoire", a déclaré le capitaine malien, l'ancien joueur du Barça Seydou Keita. "Le pays est en train de reprendre les régions du Nord et les gens commencent à relever la tête, et cette qualification va encore donner beaucoup de joie et de bonheur à notre pays."
Pas de joie démesurée dans les rues
Compte-tenu des circonstances et de l'impératif de sécurité, cette qualification pour le Top 8 n'a pas été fêtée avec la ferveur habituelle dans la capitale, Bamako. Les supporters des Aigles s'étaient rassemblés dans les "grins", clubs de discussion entre amis, pour suivre la rencontre mais la qualification n'a pas été suivie comme c'est la coutume par des rassemblements spontanés dans la rue.
Ce billet pour les quarts a été en revanche largement commenté sur les réseaux sociaux, où de nombreux twittos ont effectué le parallèle entre les victoires sur les terrains militaire et sportif. Ce fut le cas notamment d'Arnaud le Zambien, un Français se présentant comme un "Bambara" d'adoption, l'une des ethnies peuplant le Mali.
#Mali Tombouctou libérée, ça pouvait plus durer! Les aigles qualifiés, pourvu qu'ça dure! #CAN2013— Arnaud le Zambien (@Harouna1er) January 28, 2013
"On avait la pression pour donner du plaisir au pays", a convenu le sélectionneur français des Aigles, Patrice Carteron. "C'était émotionnellement difficile. C'était un match très particulier à plusieurs niveaux. Pour tout le Mali, on avait tellement à cœur d'aller en quarts, même si les nouvelles sont rassurantes là-bas."
Les Aigles sont désormais tournés vers les demi-finales, où ils affronteront samedi l'Afrique du Sud, pays organisateur. "Tout ce qu'on peut faire, c'est gagner pour donner de la joie à une nation qui souffre, et ça n'a pas de prix." Dans la foulée de leur capitaine, les joueurs maliens ont décidé de réduire leurs primes de qualification pour la phase finale afin de participer à "l'effort de guerre", même s'il y a encore un doute "en cas de qualification pour les demi-finales". Troisième de la dernière CAN, le Mali n'a jamais pu faire mieux que finaliste, en 1972.