C'est une véritable descente aux enfers que vit Le Mans FC. Près de trente ans après son arrivée dans le foot professionnel, le club sarthois vit probablement ses derniers jours actuellement. Criblé de dettes, exclu des championnats nationaux par la Fédération française de football, Le Mans FC pourrait déposer le bilan à l'issue du conseil d'administration qui doit se tenir lundi. A moins qu'il ne fasse appel de la sanction de la FFF devant le Comité national olympique et sportif français (CNOSF). Zoom en chiffres sur la (dramatique) situation du club manceau.
. En l'état actuel, Le Mans FC repartira la saison prochaine en DH... 6e échelon dans la hiérarchie française, premier niveau régional. Un avenir que n'imaginait pas le club quand, il y a dix ans à peine, il accédait pour la première fois en Ligue 1.
. C'est, en millions d'euros, la dette globale du Mans FC qui a poussé les instances nationales à exclure le club de ses compétitions. "C'est un gouffre financier et il n'y a aucune visibilité sur le futur. L'an passé, le club avait déjà fait certaines promesses qui n'ont finalement pas été tenues", a précisé à l'AFP une source proche du dossier.
. Une grosse partie des dettes contractées par le club provient de la fastueuse MMArena, inaugurée en 2011 et qui a coûté 104 millions d'euros. Descendu en L2 l'année précédente, le club n'a pu respecter l'échéancier fixé avec le concessionnaire, Vinci, qui a pourtant revu les traites à la baisse. "C'est comme si on était obligé de prendre un appartement avec un loyer à 10.000 euros alors qu'on gagne 2.000 euros par mois", résumait un salarié du club sous couvert d'anonymat.
Un des plus beaux stades d'Europe :
. Jean-Claude Boulard, le maire socialiste de la ville, a tenté d'atténuer la gravité de la situation avec deux nouvelles positives : selon lui, Vinci restera concessionnaire du stade, et MMA, la compagnie d'assurance qui a lié son nom avec l'enceinte, honorera le contrat d'1 million d'euros annuel pendant dix ans. Et s'il a refusé de répondre à la question de la participation des citoyens, il s'est contenté, agacé, d'un "il y aura un petit effort à faire" sur France 3. La chaîne régionale a calculé le "petit effort" que l'absence de club résident au MMArena coûterait : 1.227 euros par contribuable en moyenne. Le stade devrait continuer à vivre avec l'organisation d'événements, sportifs ou extra-sportifs - et le développement de la partie "réceptif", toujours selon le maire du Mans.