Le PSG a reconquis l'Hexagoal. Deuxième de Ligue 1 derrière l'AS Monaco la saison dernière, le club de la capitale, très net vainqueur dimanche de son rival (7-1), a obtenu au Parc des Princes le septième titre de champion de France de son histoire, à cinq journées de la fin. C'est aussi le cinquième en sept saisons depuis l'arrivée des Qatariens à la tête du club, à l'été 2011. Avec 17 points d'avance à cinq journées de la fin, le PSG ne peut en effet plus être rejoint par l'ASM, qui lâche donc son titre de champion avant même la mi-avril. Et ce n'est pas une surprise.
Neymar et Mbappé, tubes de l'été. Son septième titre de champion de France, le PSG l'a approché dès le 3 août dernier, quand a été officialisé l'arrivée dans la capitale de Neymar, l'une des trois mégastars du football mondial, avec Cristiano Ronaldo et Lionel Messi. Il l'a assuré quand il a débauché chez son rival du Rocher la pépite Kylian Mbappé. Avec Neymar, Mbappé et Cavani, trio rapidement baptisé "MCN" mais trop peu souvent aligné ensemble, le PSG allait marcher sur la Ligue 1. Ça n'a pas tardé.
Dès les premiers pas du "Ney", les Rouge et Bleu ont impressionné, l'emportant 3-0 sur la pelouse de Guingamp, avant d'enchaîner avec un 6-2 contre Toulouse. D'autres démonstrations suivront (5-1 à Metz, 6-2 contre Bordeaux, 5-0 à Angers, 4-1 à Rennes…), jusqu'à la plus célèbre d'entre elles, le 8-0 infligé à Dijon au Parc des Princes, le 17 janvier, avec un quadruplé de Neymar, dont un penalty "soufflé" à Cavani à la fin du match. Ce fait de jeu, autant que d'hommes, a révélé un vestiaire parisien peut-être pas fracturé mais au moins divisé, et mis en exergue les failles de la belle mécanique parisienne.
La saison parfaite envolée à Strasbourg. Quelques semaines plus tôt, la perspective de finir la saison invaincu, crédible en début de saison, s'était envolée sur la pelouse du Racing club de Strasbourg, un après-midi de décembre. Le PSG s'était incliné 2-1 à la Meinau, trois jours avant de connaître le même sort, sur le terrain du Bayern Munich (3-1). A posteriori, ces deux errements sans conséquence annonçaient déjà l'enterrement à venir, en huitièmes de finale de la Ligue des champions, face au Real Madrid (3-1, 2-1). Confronté à aussi fort (voire plus fort) que lui, le PSG a manqué de ressources mentales plus que physiques pour inverser le cours des choses. Cela n'a pas été la seule fois cette saison. Les Rouge et Bleu ont aussi souffert à Marseille, en octobre (2-2) et perdu à Lyon en janvier (2-1), avant de remettre les pendules à l'heure en fin de saison, quand le train européen était passé.
Vers les 100 points et au-delà ? Malgré son élimination prématurée en Ligue des champions, malgré la blessure au métatarse de Neymar, qui a privé le Brésilien du dernier tiers de compétition, ce PSG-là restera un grand champion, par l'avance qu'il a prise sur son dauphin, par le jeu offensif déployé par certains instants, fulgurant, mais aussi par les chiffres qu'il continue d'affoler le printemps venu. Avec 87 points en 33 journées, ce PSG 2017-18 tourne à 2,64 points de moyenne. C'est plus que le PSG 2015-16, dernière année de Laurent Blanc et de Zlatan Ibrahimovic. À cette époque, le club parisien avait fini avec 96 points en 38 journées (2,53 points de moyenne). Le cap des 100 points au soir de la dernière journée, le 19 mai, est aujourd'hui un objectif réalisable pour le PSG. Il lui faudra pour cela gagner ses cinq derniers matches.
Avec déjà 28 victoires en 33 matches, le PSG peut également améliorer le record du nombre de matches gagnés (30 en 2015-16). Le PSG d'Unai Emery, qui quittera très certainement le club en fin de saison, a l'occasion d'entrer aussi dans l'histoire via le nombre de buts marqués. Le record en une saison en première division remonte à la saison 1959-60, avec le RC Paris et ses 118 buts. Avec ses 103 buts après son succès face à Monaco, le PSG n'en est pas très loin. Il lui reste cinq matches pour en marquer 15. Sur la scène domestique, en 2017-18, le PSG de Neymar et compagnie n'a pas eu d'adversaire. Mais c'est désormais sur la scène européenne qu'il est (fortement) attendu.
Monaco va rembourser ses supporters qui avaient fait le voyage jusqu'à Paris :