De 1 à 10. Voilà le rapport qui existe entre les budgets de l'Olympiakos Le Pirée et du PSG, qui s'affrontent mardi lors de la 1re journée du groupe C de la Ligue des champions. Quand le champion de Grèce peut se prévaloir d'un budget de 40 millions (soit 10 de moins que le budget moyen d'un club de Ligue 1 !), le PSG, lui, tutoie les sommets européens avec 400 millions sur la table. Si, face au PSG des Qatariens, le club du Pirée sera le Petit Poucet, il demeure aujourd'hui le dernier grand de Grèce, pays dont le football a été particulièrement touché par la crise.
Triple champion de Grèce en titre
Depuis 2005, l'Olympiakos n'a en effet laissé échapper le titre qu'à une seule reprise, en 2010. Triple tenant du titre et double vainqueur de la Coupe de Grèce, il ne laisse que des miettes à ses adversaires. Enfin, ceux qui restent. L'AEK Athènes, endetté à hauteur de 35 millions d'euros, a été relégué pour la première fois de son histoire, et qui plus est en troisième division. Quant au Panathinaïkos, rival historique de l'Olympiakos, il a vu son budget fondre, passant de 18 à 5 millions d'euros. Et les Verts ont même été contraints de quitter le stade olympique et ses 75.000 places pour une enceinte bien plus modeste d'un peu moins de 17.000 personnes. Le Pana a dû également faire une croix sur la Ligue Europa : le PAOK Salonique et l'Atromitos Athènes, deux clubs de moindre envergure, défendront les couleurs de la Grèce dans la "deuxième" compétition européenne, alors que l'Olympiakos sera le seul représentant du pays cette saison en Ligue des champions.
Un riche armateur à la barre
L'Olympiakos doit d'abord son maintien à ce niveau au soutien financier de son président, l'armateur Evangelos Marinakis, qui tient les rênes (et les bourses) du club depuis 2007. Marinakis (ici à gauche avec l'Espagnol Michel, l'entraîneur) a également été président de la Ligue grecque et vice-président de la Fédération. D'aucuns, notamment parmi les supporters des autres clubs, considèrent que le réseau d'influence de Marinakis et son argent ne servent pas seulement qu'à acheter des joueurs... L'Olympiakos doit également son salut actuel à... la France, qui lui fournit traditionnellement pas mal de ses joueurs de son effectif. Lors du dernier mercato, le milieu de terrain congolais Delvin NDinga, prêté par Monaco, le défenseur camerounais Gaëtan Bong (ex-Valenciennes) ou encore le Malien Sambou Yatabaré (ex-Bastia) sont ainsi arrivés. L'Olympiakos compte également dans son équipe dirigeante un certain Christian Karembeu. Le champion du monde 1998 entend faire du club grec un grand d'Europe, en misant d'abord sur la formation, comme il l'explique dans les colonnes de L'Equipe.
Moins 22% de fréquentation dans le stade
S'ils évitent mieux que les autres les conséquences de la crise, tout n'est pas rose pour autant pour les Rouge et Blanc. Malgré le doublé de l'an dernier, l'affluence dans le stade a baissé de 22% et samedi, ils étaient à peine 10.000 en championnat pour assister à la large victoire contre Xanthi (4-0) dans un stade Karaïskaki qui peut contenir jusqu'à 33.000 personnes. Avec un budget plus resserré que par le passé, le club du Pirée tente encore quelques coups sur le marché des transferts, comme il l'avait fait par le passé avec l'ancien Ballon d'Or, le Brésilien Rivaldo. Cet été, c'est l'Argentin Javier Saviola qui a débarqué de Malaga. Sera-ce suffisant pour rivaliser avec le puissant PSG lors de ce premier tour de la Ligue des champions ? Rien n'est moins sûr.