Il fut un temps où les Portugais étaient craints. Capables de renverser des situations improbables contre les plus grandes nations du football, capables de contrôler le jeu, capables de remporter des titres. Une finale de l’Euro en 2004, une demi-finale de Coupe du Monde deux ans plus tard, une époque révolue. Peut-être. Depuis le départ du magicien Luiz Felipe Scolari en 2008, le Portugal a perdu son âme. La sélection joue avec les émotions de ses supporters : d’une fabuleuse victoire 4-0 contre l’Espagne à un inquiétant 1-3 face aux Turcs, en passant par un ridicule 0-0 contre la Macédoine, l’incompréhension est totale. Une inconstance incroyable que Paulo Bento, l’actuel sélectionneur, a bien du mal à maîtriser.
Mourinho : "une des trois meilleures équipes de la compétition"
L’hypothèse de voir le Portugal, pas aidé par un tirage au sort plutôt rude, arracher au moins la seconde place du groupe sonnait comme une hérésie pour certains. Peu inspirée lors des matchs de préparation, la bande de Paulo Bento semblait donc bien loin d’un niveau acceptable pour espérer quoi que ce soit de cet Euro 2012. Toujours parvenu à sortir de son groupe en cinq participations, le Portugal était-il en passe de briser cette série enthousiasmante ? La réponse a été donnée face à l’Allemagne. Bien regroupée dans son camp, l’équipe a mis en pratique une rigueur tactique rarement vue par le passé. Malgré la courte défaite (1-0), le Portugal a réussi avec ce match à rassurer tout un peuple.
Dans la lignée du match face aux Allemands, les Portugais ont laissé le Danemark prendre le jeu à son compte pour finalement s'imposer en fin de rencontre (3-2). Résultat : 41.5% de possession de balle en moyenne sur les deux matchs pour les coéquipiers de Cristiano Ronaldo. La star du Real Madrid est d’ailleurs très loin de son rôle de leader en multipliant les ratés face au but. "Il n'a rien à prouver, et c'est un excellent joueur et capitaine", témoigne néanmoins son coéquipier Sylvestre Varela. Et avant d’aborder le match face aux Pays-Bas, les nombreux doutes émis par la presse et les supporters semblent avoir définitivement été bottés en touche. Propres derrière, capables de marquer dans toutes les situations, le Portugal a clairement les moyens de s’extirper de la poule B. "Le Portugal est une des deux ou trois meilleures équipes de la compétition", assure José Mourinho. Verdict dimanche soir à Lviv !