Le moment où tout a basculé* : Outre les inévitables regrets qui accompagneront cette victoire 2-0 sans la qualification (il fallait gagner 3-0 après la défaite 4-1 de l'aller), une question devrait se poser mercredi dans les colonnes des quotidiens espagnols : José Mourinho a-t-il fait le bon choix en titularisant à la pointe de l'attaque Gonzalo Higuain plutôt que Karim Benzema ? Maladroit pendant un peu moins d'une heure, l'attaquant argentin a laissé sa place à l'international tricolore à la 57e minute de jeu. Celui-ci s'est montré décisif par deux fois dans les dix dernières minutes : buteur sur un service de Mesut Özil à la 83e, passeur décisif sur le deuxième but, inscrit par Sergio Ramos (88e). Mais ces deux buts sont arrivés trop tard pour le Real. Et peut-être que Benzema aussi...
Benzema buteur sur le premier but :
Benzema passeur sur le second :
Celui qui a bien mérité sa douche : A l'aller, il avait inscrit un quadruplé. Cette fois, Robert Lewandowski n'a pas marqué mais il a presque tout fait. Impressionnant dans le jeu aérien, habile balle au pied, le grand attaquant polonais du Borussia Dortmund a surtout su garder ses nerfs face aux charges parfois violentes de Xabi Alonso et de Sergio Ramos. Il a également eu l'occasion de tuer tout suspense en début de deuxième mi-temps, sur une contre-attaque. Mais sa frappe violente a heurté la barre transversale de Diego Lopes (50e).
La biscotte : L'arbitre de la rencontre, l'Anglais Howard Webb, aurait pu lui donner bien plus tôt. Mais ce n'est finalement qu'à la 79e minute que le directeur de jeu a sorti un avertissement pour Sergio Ramos, synonyme d'une éventuelle suspension pour la finale. Après s'être pris la tête entre les mains, le capitaine madrilène, titularisé en défense centrale, est vite revenu dans son match et a inscrit le but de l'espoir, un but plein de rage. Cinq minutes plus tard, il a même eu la balle de la qualification mais sa tête est passée à côté.
La pensée du jour : "C'est la vie." Voilà ce que l'entraîneur du Real Madrid, José Mourinho, a conclu de ce match retour au micro de BeIn Sport. "Tu ne peux pas choisir quand tu vas gagner, ça arrivera un jour. (...) L'important, c'est que le Real gagne un jour la dixième et moi la troisième." Mourinho, annoncé partant pour Chelsea, n'a pas souhaité commenter son avenir incertain à Madrid. En revanche, il a entamé son intervention en conférence de presse par une critique de l'arbitre, auquel il a reproché de ne pas avoir mis un carton rouge à Mats Hummels sur une main à la 78e minute de jeu.
Le Caliméro : Pour espérer réaliser une "remontada", le Real Madrid savait qu'il lui fallait marquer tôt, et compter sur un grand Ronaldo. Dès la 13e minute, "CR7", servi par Özil, réalisa un enchaînement contrôle de la poitrine et frappe que Weidenfeller dégagea à la manière d'un gardien de handball. Sur l'action suivante, Higuain décala parfaitement Özil sur le côté droit de la surface de réparation. Mais l'international allemand ouvra beaucoup trop son pied et la frappe longea le poteau gauche de Weidenfeller. Au centre, Ronaldo hurla sa déception de ne pas avoir reçu le cuir. Plus discret en deuxième période, le Portugais eut néanmoins une dernière occasion mais son pointu passa au-dessus (70e). Comme Lionel Messi à Munich la semaine dernière, Ronaldo a paru souffrir physiquement, en raison de sa blessure à la cuisse gauche. Il y a un côté rassurant : même les super-héros sont fatigués.
Le chant : Le Borussia Dortmund a des supporters en or. Et on ne parle pas ici de leur couleur. Venus en masse au stade Santiago-Bernabeu, ils avaient investi une bonne partie de l'antre du Real, et pas seulement la partie qui leur était réservée. A l'issue de la rencontre, les joueurs sont longuement venus les saluer (photo) et sont même ressortis du vestiaire avec un tee-shirt fêtant la deuxième qualification du club pour la finale, après 1997. Cette année-là, il l'avait emporté en développant un jeu aussi séduisant et solide que cette année. Son futur adversaire, le FC Barcelone ou plus vraisemblablement le Bayern Munich, qui se retrouvent mercredi soir, est prévenu. Le Borussia, c'est fort.
*Voir la bible d'Europe1.fr en short