Le bus togolais a été mitraillé, vendredi, à deux jours de l'ouverture de la CAN. Deux joueurs et des membres de la délégation sont gravement touchés."Il y a eu un mitraillage puissant. Tout le monde s'est jeté sous les sièges. Ça a duré un bon quart d'heure avec la riposte de la police.". Un scénario de guerre. Au micro d'Infosport, Thomas Dossevi, a ainsi raconté l'attaque dont a été victime la délégation togolaise peu après son passage de la frontière entre le Congo et l'Angola. "On venait de passer la frontière (entre le Congo et l'enclave de Cabinda, où le Togo doit jouer ses matches du groupe B), on avait rempli les formalités. On était encadré par la police. Tout était clean", décrit ainsi le joueur nantais. De son côté, interrogé par l'AFP, le Comité d'organisation de la CAN assurait dans un premier temps qu'un pneu du bus avait éclaté, déclenchant un mouvement de panique. Cependant, Les Forces de Libération de l'Etat du Cabinda/Position Militaire, un groupe armé qui se bat pour l'indépendance du Cabinda a revendiqué le mitraillage des deux bus de la délégation togolaise.L'enclave de Cabinda, province angolaise pétrolifère entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Congo-Brazzaville, est en effet déchirée par un conflit séparatiste depuis l'indépendance de l'Angola en 1975. Dans sa revendication, Rodrigues Mingas, secrétaire général de l'organisation, a également précisé que "cette opération n'était que le début d'une série d'actions ciblées qui se poursuivront sur l'ensemble du territoire de Cabinda".Thomas Dossevi, au micro d'Europe 1:Au final le bilan fait état de deux joueurs touchés, ainsi que sept membres de l'encadrement. En ce qui concerne les joueurs, Serge Akakpo, qui évolue en Roumanie a été touché dans le dos, tandis que Kodjovi Obilalé, gardien de Pontivy en CFA, a lui été blessé par balle, plus gravement.Néanmoins, joint par Infosport, Richmond Forson, joueur à Thouars, a indiqué de son côté qu'il n'y avait "pas de risque de décès" dans la délégation togolaise. "C'est le bus de bagages qui est passé avant nous et qui a pris des balles, car ils croyaient que nous étions dedans, ils ont tiré dans le chauffeur de ce bus et je pense qu'il ne s'en est pas sorti". Une information confirmée par un porte-parole du ministère togolais des Sports à Lomé: "Le chauffeur angolais a été tué sur le coup".La délégation togolaise, qui se trouve toujours à l'hôpital, a logiquement décidé de mettre le sportif au second plan. "On n'a pas envie de jouer cette CAN, on pense à nos coéquipiers et prendre des balles pour un match de foot, c'est dégueulasse. Notre chargé de la communication a perdu beaucoup de sang, quand je suis sorti du bus, il y avait une marre de sang, c'était horrible", a ainsi expliqué Dossevi. De son côté, la la Confédération africaine de football (CAF) a confirmé à l'AFP, que la CAN aurait bien lieu.