L'arrivée probable de David Beckham au PSG relance le débat sur l'utilisation des fonds publics dans le football professionnel, et le sport de haut niveau en général. Au lendemain de l'annonce de l'arrivée du "Spice boy" à Paris, plusieurs hommes politiques, de droite, sont entrés dans le débat jeudi.
"A partir du moment où les actionnaires, qui ont manifestement des moyens sans limite, seraient prêts à rémunérer à hauteur de 10 millions par an un des joueurs de football les plus célèbres du monde, il me semblerait utile que le maire de Paris et le président du conseil régional d'Ile-de-France s'interrogent sur le montant des aides publiques apportées" au club, a estimé Yves Jégo sur Europe 1.
Le vice-président du Parti radical juge "choquant" que "de l'argent public serve indirectement à un club de football qui a manifestement les moyens de dépenser sans compter", a-t-il encore déclaré.
"Les collectivités ont beaucoup mieux à faire"
Un avis partagé par Jean-François Lamour, député UMP et double champion olympique d'escrime. "Une collectivité qui augmente ses taxes ne doit plus participer au financement des équipements sportifs professionnels", juge-t-il, avant d'élargir le sujet aux subventions sur le sport professionnel en général.
"A partir du moment où le sport professionnel génère des sommes confortables malgré la crise, les collectivités ont beaucoup mieux à faire que financer des équipements dédiés au sport professionnel", a ajouté l'ancien ministre des Sports.
Quand je vois que la ville de Paris va financer un stade de rugby à 200 millions d'euros pour seulement dix matches par an, je dis que cette somme serait bien mieux utiles pour construire des piscines ou des terrains de proximité à Paris", a développé Jean-François Lamour à Europe1.fr.
"Les collectivités ne doivent plus financer certains sports pro" :
Installer un "salary cap" ?
Un autre député UMP a demandé jeudi au président de l'Assemblée qu'il inscrive à l'ordre du jour sa proposition de résolution pour créer une commission d'enquête sur la rémunération des footballeurs.
Dans son texte, cosigné par une trentaine de députés, Jacques Remiller estime "indispensable de réguler les salaires". "Depuis longtemps, les Américains ont instauré le principe d'un salary cap", un plafond salarial dans le sport.
"Chaque club possède une masse salariale annuelle qu’il est interdit de dépasser. En 2009, cette masse salariale s’élevait à 2,3 millions de dollars annuels", juge-t-il. "Pour un effectif de 23 joueurs, la moyenne est donc de 100.000 dollars annuels, soit environ 8.000 dollars mensuels par joueur", justifie Jacques Remiller. Ce n'est pas la voie que semble emprunter le PSG version qatarie.