Moins de deux jours après avoir exposé sa vitrine, le clasico Barcelone-Real Madrid, le football espagnol a montré vendredi l'étendue de ses difficultés économiques avec le durcissement d'un conflit social inédit. Le président de la Ligue de football professionnel (LFP), Jose Luis Astiazaran, et l'Association des footballeurs espagnols (AFE) ont en effet confirmé vendredi le report de la première journée du championnat, qui devait avoir lieu ce week-end, en raison d'une grève des joueurs.
"Il est clair que la première journée ne va pas se jouer. Nous en sommes toujours au même point. Il faut maintenant voir comment nous sortirons de cette situation", a affirmé Luis Gil, le représentant de l'AFE. Quatre matches étaient prévus samedi, cinq dimanche et un dernier, lundi. Ligue et joueurs, qui se rencontreront à nouveau samedi et lundi pour tenter de parvenir à un accord, n'ont pour l'instant pas convenus d'une date pour "rattraper" cette première journée.
La Ligue va tenter de "sauver" la deuxième journée
Mise devant le fait accompli par le syndicat des joueurs, la LFP se projette sur la suite du calendrier. "Nous avons mis sur la table aujourd'hui nos positions qui sont très éloignées et nous nous concentrons maintenant sur le fait de pouvoir sauver la deuxième journée de championnat", a expliqué Jose Luis Astiazaran. La deuxième journée est prévue du 27 au 29 août, avec notamment Barça-Villareal le lundi.
Le syndicat des joueurs continuent de réclamer un versement des salaires impayés. Quelque 200 joueurs seraient concernés, pour un montant d'environ 50 millions d'euros, selon un porte-parole de l'AFE. De son côté, la Ligue affirme "être déjà allée au maximum de ses capacités économiques". Par ailleurs, les deux parties s'opposent également sur le fonds de garantie pour régler les dettes des clubs en cessation de paiement, institué le 3 août par la LFP. La Ligue a fixé une limite de 10 millions d'euros par saison, un montant que les joueurs jugent insuffisant. La Liga, l'un des championnats les plus puissants et les plus suivis d'Europe, apporte la preuve que la crise financière mondiale n'épargne aucun secteur, et surtout pas le football.