A deux mois de la rencontre en Biélorussie, comptant pour les éliminatoires de l'Euro 2012, Kevin Gameiro, auteur d'un doublé contre Lens, a encore marqué des points. Une montée en puissance pourtant loin d'être la priorité actuelle de Laurent Blanc, pris dans la tempête qui agite la Fédération française de football depuis la révélation de l'affaire des quotas ethniques par Mediapart. LE BLEU DU WEEK-END (Coup de génie, coup de pompe, focus sur un Bleu en vue ou non, ce week-end) Kevin Gameiro a de nouveau éclaboussé les prés de l'Hexagone de son talent ce week-end, sur la pelouse du Racing Club de Lens (victoire de Lorient 3-2). Double buteur, le lutin lorientais a propulsé ses coéquipiers sur le chemin du succès à Bollaert, confortant ainsi son deuxième rang au classement des meilleurs réalisateurs de l'élite avec 20 buts, et devenant par la même occasion le nouveau recordman du nombre de buts marqués en une saison au FC Lorient. Jean-Claude Darcheville détenait jusqu'alors cette distinction avec 19 buts lors de l'exercice 2001-02. Cette nouvelle performance de choix aura permis au chouchou du Moustoir de faire l'objet de nouvelles convoitises à l'étranger - Tottenham et Sunderland se seraient en effet penchés sur le profil de l'artificier des Merlus - et devrait aussi et surtout lui permettre de s'attirer les faveurs de Laurent Blanc himself. Le sélectionneur tricolore ne devrait à priori pas être insensible au séduisant rendement affiché par Gameiro en cette fin de saison, et pourrait bien lui offrir à nouveau l'opportunité de s'exprimer sur le front de l'attaque tricolore, le 3 juin prochain, en Biélorussie, lors des qualifications pour l'Euro 2012. DE BUT EN BLEU (Tous les buteurs bleus du week-end) Outre Kevin Gameiro, auteur de ses 19e et 20e buts avec Lorient à Lens (victoire des Merlus 3-2), nos chères têtes tricolores ont brillé tout au long du week-end. S'il a laissé le soin à Mathieu Debuchy de transformer un penalty après ses échecs répétés dans l'exercice, Yohan Cabaye a participé au festival offensif lillois face à Arles-Avignon (5-0). D'un bel enchaînement, Mathieu Valbuena a longtemps pensé donné la victoire à Marseille avant l'égalisation auxerroise en fin de rencontre (1-1). Même scénario pour Dimitri Payet, dont la reprise de volée gagnante n'a pas suffi à entériner le succès de Saint-Etienne contre Monaco (1-1). Promis à remplacer Philippe Mexès en juin prochain, Mamadou Sakho s'est mué en buteur avec le PSG contre Valenciennes (3-1). A l'étranger, Charles N'Zogbia a inscrit sa sixième réalisation de la saison avec Wigan alors que Mathieu Flamini, unique buteur face à Bologne (1-0), a permis à l'AC Milan de faire un grand pas vers le 18e Scudetto de son histoire. Enfin, la réduction de la marque de Karim Benzema en fin de match face à Saragosse n'a pas empêché le revers du Real Madrid (2-3). DU CÔTE DE L'INFIRMERIE (Le point sur les blessés) Les Bleus de la Ligue 1 ont plutôt été épargnés par les blessures ce week-end. Seul Stéphane Ruffier, victime d'une douleur à l'adducteur droit à la suite d'un dégagement au pied, aura eu droit à un passage par l'infirmerie. Le portier monégasque, qui a dû céder sa place à la mi-temps du match face à Saint-Etienne (1-1), devrait en savoir plus lundi quant à la nature de sa blessure. A l'étranger, si Louis Saha, Eric Abidal et Philippe Mexès ne refouleront pas les pelouses d'ici la fin de la saison, Hatem Ben Arfa, absent depuis le mois d'octobre en raison d'une double fracture tibia-péroné, pourrait faire sa réapparition avec les Magpies dans les prochaines semaines. Le retour sur les terrains d'Abou Diaby, blessé au mollet gauche et éloigné des terrains depuis trois matches, n'a quant à lui pas encore été communiqué. Enfin, Samir Nasri, touché à la cuisse face à Manchester United, devrait pouvoir tenir son poste face à Stoke City le week-end prochain. LA PAROLE BLEUE :"Nous n'avons pas encore de preuves, mais il est clair que nous sommes au coeur d'un scandale", Lilian Thuram (La petite phrase de la semaine) Souvent sollicité à propos des questions de racisme dans la société française, Lilian Thuram a réagi dimanche sur le plateau de Telefoot aux révélations de Mediapart, concernant la mise en place de quotas discriminatoires au sein des structures fédérales. Et l'ancien défenseur tricolore n'y est pas allé par quatre chemins pour définir ce qui est selon lui, et en attendant les résultats de l'enquête, un "scandale": "J'ai été déstabilisé. Je me suis dit que c'était faux, a déclaré le recordman des sélections en bleu (142 capes). J'ai passé des coups de fil, à Noël Le Graët, aux membres de la DTN. Nous n'avons pas encore de preuves, mais il est clair que nous sommes au coeur d'un scandale." Le champion du monde et champion d'Europe, démissionnaire du conseil fédéral en décembre 2010 parce qu'il ne s'y sentait pas à sa place, s'est exprimé sur le centre du débat et la présence de joueurs bi-nationaux dans le football français. "La bi-nationalité, c'est un faux problème puisque les meilleurs joueurs seront toujours retenus par la France, a-t-il déclaré. C'est l'équipe de France qui est prioritaire. Benzema, Nasri, M'Vila jouent avec qui ? Avec l'équipe de France !" DANS LA PEAU DE LAURENT BLANC (Et si on se mettait à la place du sélectionneur...) On aurait également pris quelques jours de vacances improvisées en Italie, pour faire le point au terme d'une semaine très agitée qui l'a affaibli. Attendu dans le Gard pour assister au tournoi qui porte son nom, le sélectionneur de l'équipe de France a préféré mettre les voiles vers l'étranger, où il pourra réfléchir à son futur plan de communication sur l'affaire des quotas discriminatoires révélée par Mediapart. Si son poste ne semble pas encore menacé et qu'il a reçu un bon nombre de messages de soutien de ses supérieurs, confrères et figures fortes du football tricolore, Laurent Blanc est plongé au coeur de la tourmente depuis que le site d'information générale a dévoilé sa participation à la réunion du 8 novembre dernier. Un débat où il aurait évoqué la nécessité de revoir certains critères de sélection, sans toutefois employer de termes pouvant apparaître comme discriminatoires. Comme la veille, où il avait démenti les accusations à propos de la mise en place de quotas ethniques dans les centres de formation du pays, l'ancien coach des Girondins de Bordeaux a réitéré son mode de défense en comprenant que "certains termes employés" aient pu heurter. Qu'en sera t-il sitôt son break transalpin terminé ?