Les deux présidents vont dévoiler une partie de leur liste mardi. François Hollande, tout d’abord, qui après avoir été investi, va donner le nom de son Premier ministre, puis des membres du gouvernement. De l’autre côté, Laurent Blanc, va devoir, lui aussi, trancher et indiquer les joueurs présélectionnés pour l’Euro 2012. Des choix difficiles et un management pas toujours évident.
Le plus gros problème. Choix cornélien que celui de nommer son futur Premier ministre. Si Jean-Marc Ayrault, le député-maire de Nantes, semble le mieux placé pour occuper ce poste, Laurent Fabius et surtout Martine Aubry n’ont pas dit leur dernier mot. De son côté, « Lolo » se pose aussi beaucoup de questions sur l’homme à qu’il va confier les clés du camion. Prendre ou ne pas prendre Yoann Gourcuff, cette décision doit le hanter depuis plusieurs semaines. Mais une chose est sûre : sur le perron de l’Elysée comme à Clairefontaine, ces choix donneront un signal fort au futur système de jeu.
Les incontournables. Heureusement qu’ils sont là, eux ! Ceux sur qui Hollande et Blanc peuvent compter sans trop se poser de questions. Leurs noms font toujours l’unanimité parmi les conseillers. Pour celui qui a remporté l’élection présidentielle il y a 10 jours, pas de souci pour Vincent Peillon (qui devrait récupérer le ministère de l’Education), ni pour Manuel Valls, son conseiller en communication pendant la campagne (qui se voit déjà à l’Intérieur) ou encore Michel Sapin (qui devrait hériter de Bercy). Après avoir pris Karim Benzema, Florent Malouda ou encore Franck Ribéry, Laurent Blanc devrait cette fois faire confiance aux tauliers des Bleus. Hugo Lloris, Steve Mandanda et Yann M’Vila.
Les amis récompensés. L’impartialité doit être le premier critère quand on occupe un poste aussi important. Mais difficile de ne pas penser à ses amis de toujours quand on arrive au pouvoir. Hollande devrait donc suivre cette logique et attribuer un petit quelque chose à Stéphane Le Foll (ou le poste de secrétaire général de l’Elysée ou le lancer pour un beau poste au PS) et à Jean-Yves Le Drian (pressenti à la Défense). Au moment de donner les noms des présélectionnés, Laurent Blanc pensera certainement à Alou Diarra, mardi soir.
Les petits nouveaux. Là aussi, le procédé est souvent le même. On récompense les fidèles lieutenants, ceux qui ont bossé sans rechigner. « Aux serviteurs, la patrie reconnaissante » pourrait être la maxime de François Hollande et Laurent Blanc. Pour le premier, difficile de ne rien donner à Valérie Fourneyron, députée-maire de Rouen (pressenti aux Sports), Marisol Touraine (qui pourrait être nommée aux Affaires Sociales) ou Najat Vallaud-Belkacem. Du côté des Bleus, Olivier Giroud ou Mathieu Debuchy ont de grandes chances d’avoir leur nom sur l’affiche.
Ceux qui posent problème. « Sur les 15 premiers, tout le monde est d’accord. Les difficultés viennent avec les derniers ». Une phrase signée Raymond Domenech, sur son compte Twitter, qui résume parfaitement la situation. Lui aussi a bien connu cette expérience délicate et ces choix compliqués. Dans l’équipe de François Hollande, le cas Pierre Moscovici, directeur de campagne, n’est pas simple à régler. Secrétaire général de l’Elysée (trop petit pour lui visiblement), les Affaires étrangères, le pronostic n’est pas évident. Problématique différente concernant Cécile Duflot, première secrétaire des Verts, mais tout aussi difficile. Enfin, Arnaud Montebourg, qui a fait un très bon score à la primaire, n’est pas évident à traiter. A Clairefontaine, Laurent Blanc devra statuer sur le sort de Mathieu Valbuena, Loïc Rémy ou encore Marvin Martin.
Pas de surprise. Les deux présidents ont décidément de nombreux points communs. A priori, pas de Pascal Chibomda, d’invités surprise de dernière minute dans les deux listes du jour. Le changement, c’est maintenant. Pour trancher radicalement avec le style de leurs prédécesseurs (Sarkozy et Domenech) qui ont souvent fait des vagues, Hollande et Blanc devraient miser sur un groupe uni, rassemblé et sans trop de fortes têtes.