Si ce n'est pas une marque de fabrique, cela y ressemble quand même beaucoup. Depuis son arrivée au PSG en 2013, Laurent Blanc a fait de son milieu de terrain à trois Thiago Motta-Marco Verratti-Blaise Matuidi la pierre angulaire de son jeu. Ces trois-là rassemblent à peu près toutes les qualités physiques, techniques et tactiques du footballeur (si l'on excepte celles, plus spécifiques, du buteur).
Pourtant, depuis quelques semaines, ce milieu à trois ne rayonne plus, la faute notamment aux blessures. Et l'inquiétude de monter alors que se profile le huitième de finale retour de Ligue des champions, mercredi, sur la pelouse de Chelsea, où le club parisien devra défendre son mince avantage de l'aller (2-1).
Marco Verratti, touché au pubis. Sans lui ou avec lui, ce n'est pas pareil. A 23 ans seulement, Marco Verratti est peut-être déjà devenu le joueur le plus important du PSG. Son sens du dribble et sa vision du jeu sont indispensables pour mettre de l'huile dans la machine parisienne. Victime d'une rechute le 20 février face à Reims (4-1), l'international italien souffre du pubis. "Marco est touché au niveau osseux. C'est plus difficile et plus compliqué à résoudre qu'une blessure musculaire", avait reconnu Blanc, vendredi dernier.
Absent lors des trois derniers matches parisiens (et ça s'est vu), Verratti a réintégré le groupe présent à Londres depuis lundi soir. Sera-t-il sur la pelouse, mercredi ? Le PSG ne prendra peut-être pas le risque d'aggraver la blessure pour ce qui n'est "qu'un" huitième de finale. Reste que Verratti, qui s'est contenté d'un footing lors de l'entraînement de lundi, serait plutôt partant (comme toujours) pour jouer. A l'aller, il sortait à peine de blessure (déjà le pubis). Et il avait été étincelant, évidemment.
Blaise Matuidi, de retour de contracture. Mercredi dernier, à Saint-Etienne, le PSG avait certes décroché son billet pour les demi-finales de la Coupe de France (3-1) mais il avait également perdu son milieu de terrain Blaise Matuidi, sorti peu après l'heure de jeu en raison d'une contracture à la cuisse gauche. Samedi, Blanc a évoqué une "bonne dynamique" de guérison. Lundi, à l'entraînement, l'ancien Stéphanois n'a pas paru ressentir la moindre gêne. Sauf rechute, Matuidi devrait donc être titulaire à Stamford Bridge. Même si Matuidi est moins rayonnant cette saison, son sens du devoir au milieu est essentiel à la réussite parisienne. Et l'international tricolore a rarement déçu lors des grands rendez-vous.
Thiago Motta, en dedans en 2016. Sa performance, le 28 février dernier, sur la pelouse du Parc Olympique lyonnais, avait de quoi inquiéter. Lymphatique, pour ne pas dire autre chose, Thiago Motta avait été "mangé" par l'agressivité et le pressing haut des milieux de terrain de l'OL, vainqueur 2-1. La thèse de l'accident ne tient pas. Le 7 février, le n°8 parisien n'avait guère été plus fringant sur la pelouse de l'OM. Les mauvaises langues disent que le maestro italo-brésilien a ralenti le rythme depuis qu'il a signé sa prolongation de contrat, en fin d'été dernier. Ses fans rappellent qu'il n'est jamais aussi fort que quand Verratti joue à ses côtés. Difficile à nier. Ces deux-là s'entendent sur le terrain comme larrons en foire, Verratti apportant la vitalité et le grain de folie qui manquent à Motta. Mais si Verratti n'est pas là...
La solution de repli : Pastore. En l'absence (probable mais pas certaine, attention) de Verratti, Blanc devrait logiquement faire confiance à Javier Pastore. Le milieu de terrain argentin, dont la saison a été jusqu'ici pourrie par les blessures, était titulaire mercredi dernier à Saint-Etienne (victoire 3-1), où il a été plutôt bon. Les autres candidats potentiels à un poste au milieu, Adrien Rabiot (un peu) et Benjamin Stambouli (beaucoup), ont affiché certaines limites lors des grands matches (à Marseille et à Lyon notamment).
Pastore a en plus pour lui son profil. Blanc a annoncé qu'il voulait plutôt faire le jeu face à Chelsea : ça tombe bien, l'Argentin a le talent pour. Il a aussi le pedigree "Ligue des champions". En 2013, il avait marqué le but de l'espoir à Barcelone (2-2, 1-1). L'année suivante, il avait inscrit le troisième but face à Chelsea (3-1, 1-1). Bon, à chaque fois, il y a eu élimination du PSG au bout, mais ça...