En proie actuellement à des difficultés sportives (dernier de Ligue 1) autant que financières (son (ex-)mécène azerbaïdjanais, Hafiz Mammadov, tarde à apporter les garanties financières exigées), le Racing club de Lens a reçu vendredi la visite du ministre des Sports, Patrick Kanner, sur le site de son futur stade Félix-Bollaert-Delelis. En raison des travaux effectués dans son stade en vue de l'Euro 2016, organisé en France, le Racing dispute ses matches de Ligue 1 à domicile à Amiens, en dehors de trois matches de gala (PSG, Lille et Marseille), disputés au Stade de France. La livraison du nouveau Bollaert-Delelis est toujours prévue pour août 2015. Venu assister, symboliquement, à la levée de la première poutre géante du stade, le ministre des Sports s'est lancé vendredi dans une interprétation toute personnelle des "Corons", de Pierre Bachelet, devenu au fil des ans l'hymne des supporters du Racing.
Patrick Kanner chante "Les Corons" :
"L'Etat d'Azerbaïdjan", seule aide possible. Plus sérieusement, le ministre est revenu sur la situation financière délicate des Sang et Or. Le RCL, qui devait passer jeudi devant la Direction nationale de contrôle de gestion (DNCG), le gendarme financier du foot français, a demandé et obtenu le report de son audition. Le président du club, Gervais Martel, devait se rendre au siège de la Fédération française de football (FFF) pour y présenter la preuve du versement de 4 millions d'euros de la part d'Hafiz Mammadov, somme qui devait permettre la levée de l'interdiction de recrutement prononcée début août par la DNCG. Si 1,5 million d'euros est bien arrivé sur les comptes du club, la demande de report d'audition laisse supposer que la somme restante (2,5 millions) n'a toujours pas été versée.
"Hafiz Mammadov ne peut plus financer le projet du RC Lens, c'est une certitude", a estimé Patrick Kanner. "C'est donc à l'Etat d'Azerbaïdjan d'assurer le relais, c'est la seule piste possible. C'est un financement aléatoire mais indispensable. (...) L'Etat français n'est pas là pour soutenir un club ou un président mais pour jouer son rôle de facilitateur dans ce dossier.." Lens avait été interdit d'accession en L1 à deux reprises par la DNCG en juillet, faute de garanties financières suffisantes, avant d'obtenir gain de cause auprès du Comité national olympique et sportif français (CNOSF).