Une page de l'histoire de la Scuderia Ferrari s'est tournée, mercredi, avec l'annonce du départ de Luca di Montezemolo, qui dirigeait la marque et l'écurie depuis 1991. Sous ses ordres, le Cheval cabré a remporté huit titres de championnat du monde des constructeurs (1999 à 2004 et 2007, 2008) et six des pilotes (cinq pour Michael Schumacher et un pour Kimi Räikkönen). Mais depuis le titre du Finlandais, décroché en 2008, la Scuderia peine à rivaliser avec les meilleurs, Mercedes ou Red Bull.
Giornata particolare, obiettivo immutato #ForzaFerrarihttp://t.co/thYLwruE1Cpic.twitter.com/ZAT0rCAYgS— Scuderia Ferrari (@InsideFerrari) September 10, 2014
"Journée particulière, objectif immuable."
"Un dirigeant doit aussi être évalué sur les résultats sportifs." "C'est la fin d'une époque, et j'ai donc décidé de quitter la présidence après près de 23 années merveilleuses et inoubliables", a déclaré Di Montezemolo, qui a fait assaut d'humour lors de la conférence de presse donnée au côté de son successeur, Sergio Marchionne, patron de la maison-mère Fiat-Chrysler.
Il y a trois jours seulement, en marge du Grand Prix d'Italie sur le circuit de Monza, dans le fief de Ferrari, Marchionne, petites lunettes et visage rond, affirmait qu'un changement à la tête de Ferrari n'était "pas à l'ordre du jour", tout en soulignant que "personne n'est indispensable". "Les résultats économiques de Montezemolo sont très bons mais dans le cas de Ferrari, un dirigeant doit aussi être évalué sur les résultats sportifs", avait-il expliqué, ajoutant : "cela fait six ans que nous ne gagnons plus", bien que nous ayons "les meilleurs pilotes du monde".
Fernando Alonso a été contraint à l'abandon, dimanche, lors du Grand Prix d'Italie. Cette saison, Ferrari n'est que 4e du classement des constructeurs.
Les meilleurs pilotes du monde, mais peut-être pas la meilleure stratégie du monde. "Ils n'ont pas cru aux nouveaux règlements (de la F1), au moteur hybride qui correspond aux nouvelles technologies et à ce qui se fait déjà sur la route avec les voitures de série", explique sur Europe 1 Jean-François Caubet, ancien directeur général de Renault F1 et aujourd'hui consultant. "Renault et Mercedes étaient pour. Ferrari était contre et ça, ça a été une chose extrêmement importante. Parce qu'une écurie de Formule 1, pour que que ça gagne, il faut avoir une stratégie claire. Je crois que ça a été le premier point qui a poussé Luca di Montezemolo vers la sortie. L'autre point est que Marchionne souhaite faire de Ferrari une marque haut de gamme, avec du volume pour faire de la rentabilité, et je crois que Luca était contre." Marchionne, propulsé leader sans fusible - et sans filtre - de Ferrari, a désormais l'entière responsabilité de remettre la Scuderia sur la voie du succès.
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