François Fillon, Claude Guéant, Charles Beigbeder, Jack Lang, Christophe Borgel ou encore Cécile Duflot ont tous un point commun. Ils veulent se lancer dans un nouveau sport : le parachutage. Comme Icare, ces politiques veulent caresser le plus vieux rêve de l’homme, voler. Mais comme dans n’importe quel sport, il faut bien respecter certaines règles. Petit manuel de parachutage.
Déjà le terrain. On ne pratique pas le parachutage n’importe où. « Il y a de très nombreux spots en France », raconte Claude Mongrenier, directeur d’Air Parachutisme, une école basée à Péronne, à 1h30 de Paris. « La baie du Mont Saint-Michel, c’est extraordinaire mais il y aussi les Alpes, près de Gap, ou dans les Pyrénées ». Et dans les grandes villes ? Est-ce qu’on peut pratiquer par exemple le parachutage à Paris ? Avec plus de 6.000 sauts à son actif, Claude Mongrenier est catégorique : « seule l’armée est autorisée à faire des sauts dans la capitale et c’est vraiment exceptionnel ». Pour François Fillon qui rêve de la 2e circonscription de Paris, l’atterrissage semble donc compliqué. En revanche, pas de souci pour Jack Lang qui a choisi les Vosges. Des montagnes, des plaines, de l’espace, l’endroit idéal.
Autre règle très importante : à quel moment doit-on ouvrir son parachute ? Ni trop tôt ni trop tard. « Quand vous sautez à 4.000 mètres, il faut déclencher à 2.500 mètres », explique Christian Lubbe, directeur du Pôle France de parachutisme. Mais que les retardataires du PS et de l’UMP se rassurent, « il y a toujours un parachute de secours si le premier ne s’ouvre pas ». Ouf, on est rassuré.
Des autorisations, une visite médicale et pas mal d’argent
J’aimerais juste rappeler ici à toute la classe politique un petit détail. Le costard ne sera pas forcément la tenue idéale pour le parachutage. « On perd 6 degrés tous les 1.000 mètres », note Claude Mongrenier. « S’il fait 0 °C au sol, il fera donc - 24 °C à 4.000 mètres ». Jack Lang est donc prévenu. Pour son parachutage dans les Vosges, une petite doudoune est vivement conseillée.
Pour pratiquer ce sport, il faut aussi une licence et plusieurs autorisations. Pas sûr que la carte de l’UMP ou du PS suffisent. « Et surtout, il faut passer une visite médicale, c’est obligatoire », rappelle Christian Lubbe. « Pour sauter, il faut également être en bonne condition physique ».
Pour les adeptes de sensations fortes, le directeur du Pôle France de parachutisme se veut rassurant. « Ce sport est beaucoup moins dangereux qu’on peut l’imaginer. Le taux d’accidentologie est très faible par rapport au nombre de sauts ». On ne peut malgré tout effacer les chutes les plus mémorables. Philippe Séguin qui briguait la mairie de Paris s’est ramassé en 2001. Même constat pour Jean-Louis Debré en 1995, qui lui aussi a chuté dans la capitale.
Un dernier détail qui a son importance pour ceux qui souhaiteraient tenter le parachutage : « il faut avoir de l’argent car les sauts coûtent chers », concède Claude Mongrenier. Bon là, on peut peut-être imaginer que les partis qui veulent lâcher leurs poulains en pleine nature mettent quand même la main à la poche.