Malgré la décision de la Fifa, Noël Le Graët affirme qu'on ne verra pas de footballeuses voilées en France. Vrai ou faux ?
La phrase. La Fédération internationale de football (FIFA) a autorisé les femmes voilées à disputer des matchs officiels. De son côté, la Fédération française de football (FFF) avait interdit le voile il y a quelques années au nom du principe de laïcité. Pour le président de la 3F, Noël le Graët, la décision de la FIFA ne va absolument rien changer sur le territoire français. "La FIFA prend une bonne décision pour un certain nombre de jeunes filles mais ça ne concerne pas la France. Tout signe distinctif dans un stade de football pour un joueur ou une joueuse est totalement interdit", a-t-il rappelé sur I-Télé.
C'est faux. Contactés par Europe 1, deux avocats et un responsable d’une grande équipe de football féminin sont tous d’accord : dans certains cas, on verra bien des femmes voilées jouer au football sur des terrains français.
Première exception. Dans le cadre du championnat de France de football féminin, le voile sera bien interdit. Mais selon Maître Julien Cheval, avocat spécialisé en droit du sport, la fédération s’expose à des recours en justice de joueuses souhaitant porter le hijab. Et pour cause, le nouveau règlement de la FIFA ne parle pas du hijab et autorise les femmes à porter un couvre-chef. Une joueuse française évoluant dans un club français pourrait donc demander à jouer la tête couverte.
Les matches internationaux. Si des footballeuses étrangères viennent disputer un match officiel en France, elles ne pourront pas se voir interdire le port du voile. Même en France, les matchs internationaux sont organisés par la FIFA. Son règlement prime sur celui de la FFF. Dans le cas d’un match entre la France et l’Algérie, la gardienne algérienne, qui porte le voile, ne pourra pas se voir de retirer son voile.
Et pendant les matches amicaux ? Dans plusieurs clubs de football féminin, des filles voilées s’entraînent déjà et disputent des matchs pour le plaisir, sans participer à des compétitions régies par le règlement de la FFF. C’est le cas du club de Petit Bard près de Montpellier où les joueuses ne participent plus à la compétition officielle mais disputent des matchs amicaux. Contrairement à ce qu’affirme la Fédération française de football, le match n’est donc pas terminé.
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