Après avoir abaissé le record de France du 100 m le 29 juillet en 9"92, Christophe Lemaitre a réussi l'exploit de passer pour la première fois sous les 20 secondes sur 200 m, samedi, en finale des championnats du monde, à Daegu. Quatrième sur la ligne droite, Lemaitre a répondu présent sur sa distance de prédilection, prenant la troisième place et décrochant ainsi son premier podium au niveau mondial.
Le sprinteur d'Aix-les-Bains, âgé de 21 ans, a signé un chrono de 19"80, soit 36 centièmes de moins que son record de France, qu'il co-détenait avec Gillles Quénéhervé, auteur de cette performance lors des championnats du monde de Rome, en 1987. Ce 3 septembre 2011 fera donc date dans l'histoire de l'athlétisme tricolore...
Lemaitre finit à un dixième de l'Américain Walter Dix, deuxième en 19"70, et à trois de Bolt, vainqueur dans le temps stratosphérique de 19"40, quatrième chrono de tous les temps, à 21 centièmes de son record du monde établi il y a deux ans à Berlin (19"19). Le Jamaïcain a mis les choses au point après son faux départ sur 100 m en dominant de la tête et des épaules le demi-tour de piste pour la deuxième fois d'affilée aux Mondiaux.
Lemaitre termine troisième en 19"80 :
"19"80 c'est quand même incroyable", a réagi Christophe Lemaitre, qui a reçu les félicitations de "Lightning Bolt" à l'issue de la course. "Je suis surpris car entre espérer avoir une médaille avec un bon chrono et le réaliser c'est tout de même différent." Avec ce chrono de 19"80, Lemaitre devient le deuxième meilleur performeur européen de l'histoire derrière le légendaire sprinteur italien Pietro Mennea, qui a longtemps détenu le record du monde en 19"72.
Baala court derrière et finit... derrière
L'autre chance française de la journée, Mehdi Baala, n'a elle pas fait long feu. Etrangement en queue de peloton à l'entame du dernier tour sur 1.500 m, le double champion d'Europe de la distance (2002 et 2006), n'a pu faire mieux que neuvième d'une course remportée par le Kenyan Asbel Kiprop devant son compatriote Silas Kiplagat.
Invité sur le plateau de France Télévisions, Mahiedine Mekhissi-Benabbad, avec qui Baala s'était battu à l'arrivée du 1.500 m du meeting de Monaco, a félicité celui qui a longtemps été la locomotive du demi-fond tricolore. Et s'il n'est pas gagné de médaille, Baala, conscient de son manque d'énergie, a, de son propre aveu, gagné un ami. Une belle histoire orchestrée de main de maître par France Télévisions, qui avait déjà réuni les deux athlètes sur le plateau de Stade 2.