Si, il y a tout de même un point positif dans ce samedi noir. L’équipe de France s’est améliorée entre son dernier match de poules perdu contre l’Irlande (9-24) et le quart de finale disputé samedi soir face à la Nouvelle-Zélande. Les hommes de Saint-André n’ont pas pour autant de mérite car ils avaient tout raté, ou presque, face au XV du Trèfle. On avait qualifié leur performance de « non-match ». Il suffisait donc qu’ils jouent à peu près normalement pour espérer mettre le doute dans les esprits des All Blacks. Pure utopie. Mais Dusautoir et ses camarades n’ont jamais brillé ou montré des signes encourageants dans cette Coupe du monde pour croire à l’exploit face aux doubles champions du monde.
Avec un score de 24-6 en faveur des rugbymen de l’hémisphère sud après une petite demi-heure, et déjà trois essais signés Retallick (11e) qui exploitait un ballon contré sur un dégagement de Michalak, provoquant la sortie du numéro 10 français (claquage cuisse droite) et la rentrée de Talès (12e). Les essais de Milner-Skudder (23e) et Savea (29e) brisaient pour de bon le rêve bleu (pour ceux qui y croyaient encore après le désastre irlandais) disparu dans le ciel du Millenium de Cardiff.
Et l’essai de Picamoles, malgré trois Blacks sur le dos, ne changeait rien. Revenus à 11 points (13-24) après la charge victorieuse du 3e ligne toulousain, les Français reprenaient dans la foulée un nouveau coup sur la tête sous la forme d’un autre essai de Savea. Le jeune et très puissant ailier, que l’on compare souvent à Lomu, envoyait valdinguer Nakaitaci puis Spedding. 29-13 à la pause…
Vivement Guy Novès
La bonne séquence du début de la seconde période, à l’image de celle de la fin de la première qui avait abouti à l’essai de Picamoles, était hélas gâchée par une touche dans les 22 néo-zélandais volée par les hommes à la fougère. Ce genre de fautes trop soulignées contre les Irlandais. Les hommes de Saint-André ne veulent pas être ridicules mais leur orgueil en partie retrouvé dans ce second acte ne masque pas les lacunes. Quand les rugbymen du Sud font valoir leur vitesse, les rapides sorties de balle et leur science du jeu de passes, leurs homologues du Nord tirent la langue. Surtout quand les Bleus se sont retrouvés à 14 après la sortie de Picamoles pour un coup de poing sur McCaw (47e). La punition est quasi immédiate. Kaino ajoute un 5e essai sans opposition et les Néo-Zélandais sont déjà en demi-finales (34-13, 50e).
Car le scénario du France-All-Black d’anthologie du Mondial 1999, cette fois-ci on est en sûr, ne se reproduira pas. Savea en remettra une couche à 20 minutes de la fin (60e), imité par Read (65e) et Kerr-Barlow (67e, 71e). Un calvaire durant lequel les piliers néo-zélandais ressemblaient à des ailiers face à un adversaire vidé de toute motivation et qui évitera de recevoir sa plus grosse défaite, après le 61-10 encaissé en juin 2007 à Wellington contre ces mêmes Blacks.
Contrairement au Pays de Galles, battus de justesse un peu plus tôt dans l’après-midi par les Sud-Africains, prochains adversaires des All Blacks, l’équipe de France n’a pas existé. Les craintes nées de la défaite contre l’Irlande se sont tout simplement confirmées. Mais prendre 9 essais comme cela…