Un an après avoir décroché, à la surprise générale, la médaille d'argent au Mondial en Chine, l'équipe de France vise un podium dans une compétition beaucoup plus dense, le championnat d'Europe en Norvège et au Danemark (du 7 au 19 décembre 2010). Et les filles d'Olivier Krumbholz, dont le niveau est difficile à mesurer, attaquent fort le tour préliminaire, ce mardi soir, avec un duel compliqué face aux triples tenantes du titre norvégiennes. Vice-championne du monde en titre, l'équipe de France aura du mal à faire mieux lors de l'Euro 2010, qui débute ce mardi en Norvège et au Danemark. Les handballeuses françaises ainsi que leur entraîneur, Olivier Krumbholz, en ont bien conscience. "C'est le championnat le moins glorieux mais le plus difficile, considère l'expérimentée Sophie Herbrecht (28 ans, 173 sélections), qui fait son vrai grand retour en sélection nationale après une parenthèse de huit mois. J'avais besoin de me retrouver, de penser un petit peu à autre chose. J'avais une certaine lassitude, un besoin de zapper un peu le handball pour retrouver la motivation que j'avais au départ", nous confiait-elle à l'aube du Tournoi de Paris, les 27 et 28 novembre derniers. Malheureusement, ce TIPIFF, le huitième du nom, a jeté le trouble dans les rangs tricolores. Au stade Pierre-de-Coubertin, les Bleues ont perdu deux rencontres qui, sur le papier, étaient à leur portée, contre la Suède (22-25) puis face à la Croatie (19-20). La préparation, débutée dans les Landes, à Capbreton, s'est achevée, au Palais des Sports de Dijon, par une nouvelle défaite (26-31) devant la Russie, certes triple championne du monde en titre. Pas plus tard qu'en septembre, ces mêmes filles avaient pourtant terminé la World Cup, genre de répétition générale, à une honorable troisième place. "Il n'y a pas de vérité, explique Krumbholz, en poste depuis 1998, soit une petite éternité. Des fois, on rate la World Cup mais on est plutôt brillant sur la compétition officielle." Ou vice-versa... Krumbholz: "En quarante-huit heures, on joue notre avenir" L'inamovible sélectionneur de cinquante-deux ans, dont l'envie est restée intacte au fil du temps, regrette le manque de meneuse pour stabiliser le jeu suite, notamment, au forfait de l'emblématique capitaine Raphaëlle Tervel (201 capes) et, dans une moindre mesure, à ceux de Paule Baudouin (118) ainsi que Marion Limal (39): "Il y a quelques soucis puisqu'il y a quand même trois filles qui seront absentes, trois filles qui avaient joué un rôle important en Chine. [...] Ce qui peut faire la différence, c'est que toutes les jeunes aient progressé en un an." Allison Pineau, élue meilleure joueuse du monde en 2009, Camille Ayglon, Amandine Leynaud, Sophie Herbrecht ou encore Nina Kanto ont pour mission d'emmener cette nouvelle génération aux Jeux olympiques d'été de 2012 à Londres. "Après avoir vécu Pékin, je veux les revivre ! [...] Tu marches dans la rue, tu vois Kobe Bryant, Rafael Nadal. Je ne suis pas encore redescendue", reconnaît Kanto qui, pour la première fois, a dû quitter son fils de dix mois, Noa. Il va bien falloir pourtant car le programme du championnat d'Europe est chargé pour les Bleues, qui ont alterné succès (bronze en 2002 et 2006) mais aussi déceptions (11e en 2004, 14e en 2008) dans cette compétition. Les Françaises attaquent le tour préliminaire ce mardi soir (20h15) contre les triples tenantes du titre norvégiennes, co-organisatrices de l'événement, et enchaîneront mercredi avec la Hongrie. Que du lourd ! "C'est un enchaînement très dur, on aurait peut-être préféré l'inverse. En quarante-huit heures, on joue notre avenir", conclut Krumbholz. Les Bleues vont très vite savoir...