XV DE FRANCE - L'équipe de France s'est inclinée face à l'Argentine en test-match (41-13).Des vacances, et vite ! Tout ce petit monde de l'équipe de France n'a, c'est désormais une évidence, plus rien à faire en tournée, entre deux avions autour de la terre. Les Bleus ont touché le fond samedi, à Buenos-Aires (41-13). Ce succès, aussi large, sans atteindre le degré d'humiliation de la défaite concédée au Parc des Princes, lors de la Coupe du monde 2007, à l'occasion d'un match pour la 3e place de sinistre mémoire, perdu (34-10) par l'équipe de Bernard Laporte, marque pourtant au fer rouge les hommes de Marc Lièvremont. Une équipe de France sur la jante, qui ne peut que constater le fiasco de cette tournée de trop, conclue sur un bilan catastrophique de 83 points concédés en l'espace de deux revers ! L'entame catastrophe du Cap encore dans les mémoires, on guette forcément dès le coup d'envoi, donné dans le vent tourbillonnant des papelitos sur la pelouse du club argentin de football du Velez Sarsfield, l'entame des Français. Un début de match marqué par le sifflet de l'arbitre M. Dickinson, l'Australien prompt à faire appliquer les nouvelles consignes dans le jeu au sol. Aussi mauvais élèves les uns que les autres face aux Springboks, pour les Bleus, et face aux Ecossais, pour les Pumas, les deux équipes sont sanctionnées d'entrée. Jérôme Porical, suppléant Morgan Parra, inaugure donc sa première cape internationale d'un premier coup de pied gagnant décalé aux 40 mètres (0-3, 3e) auquel répond la botte de Felipe Contepomi (3-3, 5e), puis plus inquiétant, sur une reculade de dix mètres du pack français, pénalisé suite pourtant à une bonne prise de balle de Pascal Papé en touche (6-3, 9e). Un premier déchet du capitaine argentin, s'il est bienvenu, ne règle pas pour autant le gros souci de discipline des Tricolores, illustré cette fois par Dimitri Szarzewski, toujours à l'amende au sol (13e).Contepomi se régaleOn a dépassé le premier quart d'heure quand sur une belle relance de Vincent Clerc, qui sert Papé à hauteur, Porical se propose et prend l'intervalle plein axe, mais le Catalan manque de continuité dans l'intention. L'Argentine ne s'en met pas moins à la faute et permet à Parra d'égaliser aux 35 mètres (6-6, 19e). Revanchards, les avants des Pumas installent le jeu dans le camp tricolore et comme à leur habitude font mal, à l'image de cette charge plein fer de Martin Scelzo, qui percute et laisse Parra, son coéquipier de l'ASM, KO. Au bout de l'action, histoire de Clermontois, il faut le sauvetage de Julien Malzieu pour sauver les Bleus (22e). Geste défensif tout aussi décisif dans la foulée de Lionel Mazars, mais Lionel Nallet complète la collection de pénalités des « gros » et Contepomi de reprendre l'avantage (9-6, 26e). Mais quelle passivité de cette équipe de France, qui subit totalement. Réduits à treize suite au carton jaune de Florian Fritz, qui paye pour l'oeuvre collective des Bleus, puis à la blessure de Louis Picamoles, Dusautoir et les siens concèdent un premier essai juste avant la pause sur ce une-deux, à toi à moi, entre le Toulonnais Fernandez-Lobbe et le néo-Parisien, Martin Rodriguez Gurruchaga, qui envoie le n°8 argentin à dam en coin. La transformation de Contepomi, l'Argentine s'envole à la pause (19-6, 40e+1) et ce n'est que justice ! A la différence d'un Contepomi, qui malgré ses 32 printemps, retrouve ses jambes de 20 ans et enrhume toute la défense française, de nouveau au complet: prise d'intervalle entre Nallet et Mas, crochet sur Porical et raffut sur Parra pour conclure sous les poteaux. Du grand art et la transformation qui cette fois semble achever les Bleus (26-6, 49e) en seconde période.Pourtant, la réaction intervient là où ne l'attend plus. Trinh-Duc sert un caviar à Malzieu, qui à son tour va aplatir sous les perches l'essai de l'espoir (26-11, 54e). Trinh-Duc du réveil à la bévue avec cette redoublée malvenue dans ses 30 mètres qui se transforme en ballon d'essai en coin pour l'ailier de Bègles-Bordeaux, Rafael Carballo (31-13, 60e). L'étincelle tricolore s'est déjà éteinte et Contepomi s'en donne à coeur joie avec ces 3 points de plus sur pénalité (34-13, 65e) et sur un ultime slalom géant au coeur d'une défense en lambeaux qui laisse le capitaine argentin s'offrir le doublé, toujours sous les poteaux, comme qui rigole (41-13, 68e). Sous les vivas d'un public reconquis, les Pumas se régalent, tout près de corser la note. Le coup de sifflet final est une libération pour une Argentine retrouvée et des Bleus humiliés.