VOLLEY - Pour son deuxième match du Mondial, la France a battu la Bulgarie (3-2). Il y a une semaine, dans le cadre du tournoi de France, les Bleus s'étaient offert les Bulgares à Dunkerque (3-2), au terme d'un ultime match de préparation riche en enseignements. A cette occasion en effet, les joueurs de Philippe Blain avaient pris conscience de leur réel potentiel face à un futur prétendant au podium mondial. Une vraie bouffée d'air pour des Tricolores dont le statut de vice-champion d'Europe, acquis un an plus tôt en Turquie, avait été sérieusement mis à mal lors de la Ligue mondiale, achevée à une indigne 12e place finale. Cette confiance renaissante, les Antiga et consorts n'avaient pas manqué de la faire fructifier samedi, lors de leur entrée en lice dans le Mondial 2010 face à la République tchèque. Emmenés notamment par un Rouzier de gala, pointé à 29 unités pour 66% de réussite, les Français s'étaient placés dans les meilleures dispositions d'entrée de compétition, prêts à aller chercher leur qualification pour la deuxième phase de ce Championnat du monde italien dès aujourd'hui, face à ces fameux Bulgares... Pas une mince affaire évidemment, au vu notamment de l'entrée en matière des Slaves la veille. Une petite heure avait alors suffi aux coéquipiers de la tour de contrôle Kaziyski pour balayer en trois sets la Chine, futur adversaire des Bleus. Pourtant ce sont bien les hommes de Philippe Blain qui faisaient la meilleure impression à l'entame de la rencontre. Dans le premier set, les partenaires de Kieffer et consorts se permettaient de faire la course en tête (4-1, puis 13-9 et 21-17), empochant logiquement la manche 25-22, sur un ultime smash de Hardy-Dessources. Rouzier: "La victoire du collectif" Las pour la France, la dynamique s'inversait dans le deuxième acte. Malgré les coups de boutoir d'un Ngapeth déchainé Â et décisif à 24 reprises sur l'ensemble du match - les Bulgares recollaient au score dans la foulée (23-25). Ménagé en fin de deuxième set et suppléé par Vadeleux, Rouzier revenait toutefois en scène pour relancer les siens. Alors crédité de quatre contres, le pointu poitevin décomplexait à lui seul des Tricolores passés de 14-14 à 22-15 au tableau d'affichage. Une énième attaque de l'intéressé offrait enfin à Antiga la possibilité de clore la troisième manche en faveur des Bleus (25-17). Avec une facilité déconcertante. S'ensuivait malheureusement un relâchement coupable mais logique des vice-champions d'Europe. Les atouts physiques de la deuxième sélection la plus imposante du Mondial (seuls les Russes font mieux en terme de taille moyenne), conjugués au déchet des Français au service, causaient la perte de ces derniers dans le quatrième set. De nouveau efficaces aux contres, les Bulgares prenaient le large, de 9-13 à 14-20, avant d'être confrontés à la révolte bleue menée par Ngapeth et Rouzier. Sous l'impulsion de ses deux gâchettes, la France, revenue à 21-21 puis 23-23, s'octroyait quatre balles de match mais c'est bien la Bulgarie qui arrachait un cinquième acte (28-30). Marquée par de nombreux flottements arbitraux, cette dernière manche se révélait naturellement indécise, et d'abord favorable au pays médaillé de bronze du Mondial 2006. Par trois fois, les troupes de Philippe Blain frisaient la correctionnelle en cédant trois balles de match à leurs adversaires sur des mises en jeu expédiées dans le filet. Mais grâce à un Rouzier toujours aussi précieux dans le money time et flanqué au final de 26 points, les Bleus repoussaient un quatrième ballon de désillusion consécutif avant de conclure les débats sur leur première opportunité. Comme un symbole, c'est Kaziyski, le meilleur marqueur slave, qui offrait la gagne aux tricolores sur un smash trop tendu (19-17). "Ce soir, ce fut un grand combat face à une équipe physiquement impressionnante, savourait Rouzier devant les caméras de Sport + à l'issue de la partie. C'est la victoire du collectif. On est là et on prend du plaisir ensemble, c'est énorme !" Et à ce train là, alors que la deuxième phase de poules est d'ores et déjà acquise, il n'y a pas de raison que le plaisir ne se prolonge pas.