Les Bleus en zone de turbulences

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avec AFP , modifié à
COUPE DAVIS - La France n'a pas préparé son 1er tour en Autriche dans la sérénité. Il y a danger.

4 décembre 2010. La France mène 2-1 en finale de la Coupe Davis face à la Serbie après la victoire en double de la paire Michaël Llodra-Arnaud Clément. Le lendemain, patatras, Gaël Monfils et Llodra se font atomiser par Novak Djokovic et Viktor Troicki. Le Saladier d'Argent part en Serbie et la mayonnaise commence à tourner dans le camp bleu. Depuis, entre remises en cause des choix du capitaine et petites piques entre amis, rien ne va plus ou presque. Et le premier tour en Autriche, de vendredi à dimanche, paraît tout de suite bien plus difficile qu'il y a trois mois...

Une cascade de forfaits. 12 février. Gaël Monfils renonce en raison d'une inflammation au poignet gauche. 21 février. Jo-Wilfried Tsonga, victime d'une hernie inguinale, annonce son forfait. 26 février. Touché à l'épaule droite, Richard Gasquet jette l'éponge à son tour. Successivement privé des n°11, 17 et 21 mondiaux, Guy Forget est obligé d'adopter des solutions de repli. Aux côtés de Michaël Llodra (n°27), Gilles Simon (n°30) et Julien Benneteau (n°82), il rappelle Jérémy Chardy, 55e mondial. Un quatuor loin d'être une assurance tous risques, surtout sur terre battue, la surface choisie par les Autrichiens pour cette rencontre. A lire : Chardy dans l'arène

Le coup de grisou de "Gillou". Dans un entretien publié lundi dans L'Equipe - mais accordé sept jours auparavant -, Gilles Simon s'en prend pêle-mêle aux comportements de ses coéquipiers - "Je vois que chacun arrive à l'heure qu'il veut" - aux choix de Guy Forget - "Contre Troicki (lors du match décisif en finale contre la Serbie), il fallait envoyer celui qui avait le plus de chances de gagner" - puis au comportement même de son capitaine : "qu'il ne me parle pas de mon jeu quand il est sur la chaise et moi sur le terrain". Le lendemain, rétropédalage en règle et explications auprès des autres joueurs : Simon "s'est fait piéger" (Forget) par un journaliste, selon lui mal intentionné, qui aurait coupé et monté une interview publiée au mauvais moment. Dans une "opinion" pleine d'ironie publiée mercredi, le quotidien sportif répond : "c'est bien évidemment L'Equipe qui tente de déstabiliser un groupe si harmonieux, parfaitement en phase avec Vienne et le monde merveilleux de Sissi l'impératrice." Ambiance. A lire : Forget : "on compte tous sur Simon"

Des stats qui font mal. Gilles Simon et Jérémy Chardy, qui disputeront les deux simples, ont déjà gagné en Coupe Davis. Mais uniquement des matches sans enjeu. Simon a remporté les deux quatrièmes matches qu'il a disputés l'an dernier, en quarts, face à l'Espagne, puis en demies, contre l'Argentine. Jérémy Chardy, lui, a joué et gagné sa seule rencontre, en barrages, face aux Pays-Bas, en septembre 2009. Mais là encore pour du beurre. Pour le reste, Simon a perdu ses trois matches qui comptaient, deux contre la République tchèque (Berdych et Stepanek), au premier tour, en 2009, et celui contre Djokovic, en finale, l'an dernier. Sur ces trois matches, difficiles, il n'a gagné qu'un seul set. C'est encore mieux que Chardy sur l'année 2011. Eliminé au premier tour des quatre tournois auxquels il a participé, le Palois n'est pas parvenu à prendre le moindre set au Slovène Kavcic, au Russe Andreev, à l'Australien Tomic et au Tchèque Berdych. Pire, il n'a plus gagné un match sur le circuit depuis la mi-octobre.

Jürgen Melzer. Le numéro 1 autrichien n'a jamais été aussi bien classé durant sa carrière. Le Viennois, 29 ans, a en effet fait son entrée dans le Top 10 à la fin du mois de janvier après un huitième de finale à l'Open d'Australie. Mais c'est surtout son talent sur terre battue - il fut demi-finaliste à Roland-Garros l'an dernier - qui inquiète. En pleine confiance actuellement, Melzer ne manque pas d'expérience non plus puisqu’il compte 50 matches de Coupe Davis à son actif (22 victoires - 28 défaites), soit près de 10 fois plus que les deux joueurs de simple français réunis. Pilier de la Wunder Team, il jouera également le double, un exercice qu'il maîtrise également (8e joueur mondial). Bref, sur le papier, Melzer est capable d'apporter les trois points nécessaires à son équipe... A lire :Melzer, attention, danger !

Aéroport de Vienne, hangar n°3. Ce premier tour de Coupe Davis va se disputer dans un lieu insolite : un hangar d'aéroport, plus habitué à accueillir des Boeing ou des Airbus que des missiles de gros serveurs. Démesurée - 10.600 m2, l'équivalent de... 38 terrains de tennis -, cette "salle" d'un week-end va pouvoir accueillir 5.000 spectateurs. L'acoustique des lieux promet un joli vacarme lors des moments chauds. Les Bleus vont devoir résister à la pression s'ils veulent que leur campagne de Coupe Davis 2011 décolle à Vienne sans problème...