20 juin 2010, 20 juin 2014. Quatre ans jour pour jour après le psychodrame de Knysna, l’équipe de France de football a offert un tout autre récital, sur la pelouse, cette fois-ci. Une victoire 5-2 face à la Suisse qui, à l’occasion de la Coupe du monde, a forcément un retentissement planétaire.
Euphorie nationale
Les journaux français s’en sont donnés à cœur joie : "vertigineux" pour lLEquipe et son directeur de la rédaction Fabrice Jouhaud, le niveau affiché par les Bleus a provoqué "une euphorie proportionnelle à ce qu’ils ont montré : envie, engagement, générosité, plaisir et audace."
Les journalistes de l’Hexagone partagent tous la même joie, exprimée dans les colonnes de L’Equipe : "le bonheur d’avoir retrouvé nos Bleus". "Ces Bleus-là, on les aime !" titre Le Parisien. Seul Libération tente de sortir des sentiers battus avec son habituel sens de la formule : "La France fait sauter la banque", titre le quotidien fondé par Jean-Paul Sartre.
Admiration mondiale
Au-delà des frontières, les journaux sportifs et généralistes ont tous salué la victoire éclatante des Français à leur manière. En donnant dans la métaphore automobile pour le quotidien madrilène Marca : "La France a parfaitement bougé, et à pleine vitesse, grâce à ses joueurs rapides qui ont permis de marquer sur contre-attaque". Son concurrent dans la capitale espagnole AS parle lui de "Révolution Française". Pour ses journalistes, l’équipe de France a pris sa Bastille lors de son match retour de barrage face à l’Ukraine au Stade de France (victoire 3-0). : "Il a dû se passer quelque chose à Saint-Denis, le 19 novembre, quand la France a remonté la défaite 2-0 encaissée en barrage aller en Ukraine malgré les innombrables critiques. Les Bleus sont depuis sur la route d'un énorme come-back. (...) L'équipe semble prometteuse, exubérante. A toute vapeur."
Un acteur principal de cette "Révolution" est unanimement désigné : il s’agit bien évidemment de Karim Benzema, actuel co-meilleur buteur de la Coupe du monde avec trois réalisations. "Récital" individuel pour El Pais, Associated Press va plus loin : "La forme actuelle de Benzema peut faire de lui une star de la Coupe du monde. Il n'avait jamais marqué dans une compétition internationale majeure avant cette Coupe du monde. Maintenant, il devient rapidement une des stars du tournoi, comme l'a montré sa prestation exceptionnelle vendredi."
Afrique du Sud 2010, Brésil 2014, que ce soit dans la grandeur ou la décadence, les Bleus ne laissent pas indifférents. Le Wall Street Journal salue ce spectaculaire retournement de situation : "la France a joué deux matchs de Coupe du monde désormais et, jusqu'à maintenant, il n'y a pas eu d'explosion de vestiaire. Les joueurs ne se sont pas mis en grève. Aucun n'a été renvoyé à la maison pour avoir insulté la mère de l'entraîneur. Pour les Bleus, après le désastre de 2010, on appelle ça un progrès. Le Mondial au Brésil est une chance pour eux de restaurer leur image. Jusqu'à maintenant, cela semble marcher. (...) Ils commencent à surfer sur une nouvelle vague de soutien."
Un seul bémol dans ce concert mondial d’éloge : la presse suisse qui, forcément, se focalise sur la déroute de sa "Nati". "Le naufrage", titre Le Matin. Une "Une" qui jure avec celle de la veille qui demandait aux joueurs de la sélection de "Plumer ce coq !". Le quotidien est sans surprise impitoyable avec ses protégés, se permettant même un "Ohé, ohé, capitaine abandonné" pour commenter la performance du porteur du brassard helvète Gökhan Inler. Et dans ce pays, ou habituellement romanche, allemand, italien et français cohabitent, ce matin les journaux titrent tous dans la langue de Molière. A la manière du quotidien germanophone l’Aargauer Zetiung qui titre d’un "Merde" évocateur.
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