Contrairement à ce qu'avait annoncé Patrice Evra, les joueurs de l'équipe de France présents à la Coupe du monde en juin dernier n'auraient pas renoncé à toucher l'intégralité de leurs primes, issues de l'argent des sponsors. Le document le stipulant, produit seulement maintenant par la FFF, n'aurait à l'heure actuelle été signé par aucun des Mondialistes. Alou Diarra a réagi dans la journée. Envolées les rares belles promesses du mois de juin ? Sous le feu des critiques, venues de toutes parts de la société, Patrice Evra, alors capitaine des mutins de Knysna, avait promis, devant la presse, que les joueurs de l'équipe de France "renonceraient à toutes les primes", et ne "toucheraient pas un seul centime des sponsors". Soit un pactole estimé à 2 millions d'euros, à se partager entre tous les Mondialistes. Le Mancunien a-t-il parlé trop vite ? C'est ce que révèle le quotidien L'Equipe, daté de ce mardi. A ce jour, ces paroles n'ont pas été officialisées à l'encre. Car si Evra s'est peut-être, au goût de ses partenaires, montré un peu hâtif, on ne peut pas dire autant de sa Fédération. Plus de quatre mois après, la FFF a demandé aux joueurs de signer le document juridique confirmant ce renoncement aux primes. Or, malgré les demandes de Marino Faccioli, le directeur administratif de l'équipe de France, et d'Henri Emile, coordinateur sportif, les joueurs sollicités auraient tous refusé. Le motif ? Les Bleus, ne s'estimant pas solidaires des paroles d'Evra, n'entendraient pas renoncer à l'intégralité de leurs primes pour la saison passée, mais simplement à celles du Mondial. Toujours selon L'Equipe, Alou Diarra, capitaine lors des trois derniers matches de l'équipe de France sous l'ère Laurent Blanc et lors du dernier match des Bleus en Afrique du Sud, aurait été mandaté par ses coéquipiers pour les négociations. Diarra: "Nous voulons donc faire quelque chose de bien avec cet argent" Joint par Sud-Ouest, le Bordelais, qui n'a pas confirmé son rôle de délégué, a livré sa version, dans la journée: "Je voudrais dire que nous, joueurs, ne voulons pas de polémique. Simplement, contractuellement, nous devons toucher ces primes. La FFF est au courant. Mais on veut savoir ce que va devenir cet argent. Nous sommes conscients du fiasco de cet été et de nos responsabilités. En équipe de France, il y a des joueurs intelligents et généreux." "Nous voulons donc faire quelque chose de bien avec cet argent, reprend Diarra. C'est une envie collective. On doit encore en parler entre nous et réfléchir, mais l'idée, c'est d'aider des gens qui en ont besoin, via des associations caritatives. En clair, on veut cet argent pour pouvoir l'utiliser comme nous pensons qu'il doit l'être. On est conscients de nos responsabilités et du besoin de reconquérir le public." Quoi qu'il advienne, c'est un nouveau coup dur porté à l'image des Bleus, que Laurent Blanc s'efforce de retravailler depuis sa nomination. Financièrement, c'est aussi une nouvelle qui ne doit pas réjouir la FFF, qui comptait sur ces primes pour renflouer ses caisses, et combler un déficit de 1,36 million d'euros, selon les chiffres publiés en septembre dernier. Car dans le même temps, un certain Raymond Domenech lui réclame plus de 2,9 millions d'euros d'indemnités de licenciement...