COUPE DAVIS - Le double a donné le point décisif à la France face à l'Argentine. L'équipe de France de Coupe Davis a fait de Lyon sa capitale. Dix-neuf ans après le titre historique remporté dans la capitale des Gaules par Yannick Noah et sa bande (Guy Forget, Henri Leconte, Fabrice Santoro et Arnaud Boetsch) face aux Etats-Unis de Pete Sampras et Andre Agassi, les Bleus de Forget ont dominé l'Argentine en demi-finale de cette édition 2010. Après les deux premiers points glanés en simple vendredi par Michaël Llodra et Gaël Monfils, vainqueurs respectivement de Juan Monaco (7-5, 4-6, 7-5, 6-3) et David Nalbandian (6-4, 2-6, 6-4, 6-3), c'est le double composé d'Arnaud Clément et Llodra qui a apporté le troisième point décisif samedi en s'imposant face à la paire Eduardo Schwank-Horacio Zeballos (6-4, 7-5, 6-3). Comme lors des tours précédents, en huitièmes de finale face à l'Allemagne et en quarts face à l'Espagne, les Tricolores se sont ainsi imposés dès le deuxième jour, remportant les deux premiers simples puis le double. Un parcours sans-faute qui leur permet d'atteindre la finale de la Coupe Davis pour la première fois depuis 2002 et une défaite face à la Russie. Cette fois, les Bleus affronteront la Serbie ou la République tchèque. Écoutez Arnaud Clément au micro de Corinne Boulloud : Reformé pour la première fois depuis 2008, le duo Llodra-Clément, qui avait connu son heure de gloire en 2007 avec le titre à Wimbledon, a parfaitement su retrouver ses automatismes. Dans un Palais des Sports chauffé à blanc par les deux succès de la veille, les Français sont en effet rapidement dans le rythme. Après un premier jeu blanc sur leur service (1-0), les deux compères parviennent à se procurer une première balle de break dès le deuxième jeu, mais sauvée par les Argentins (1-1). Ce n'est toutefois que partie remise, puisqu'ils réussissent à prendre le service de leurs adversaires à 4-2, grâce à un Arnaud Clément agressif au filet et revigoré depuis sa belle victoire sur Marcos Baghdatis au premier tour de l'US Open. Si deux doubles fautes de l'Aixois dans le jeu suivant permettent à Schwank et Zeballos de recoller au score (4-4), les Bleus sont bien maîtres à l'échange et remportent cette première manche (6-4), après quarante-cinq minutes de jeu. Écoutez Michaël Llodra au micro de Corinne Boulloud : Le deuxième set commence comme s'est terminé le premier pour les Tricolores. Impérial à la volée, "Mika" fait de nouveau craquer les Argentins sur leur service (2-0). Cependant, le duo sud-américain ne se laisse pas couler et débreake immédiatement (2-2). Les Bleus s'offrent trois nouvelles balles de break à 4-4, mais Zeballos, solide sur son service, parvient à les écarter. Plus accrochée, cette deuxième manche tournera cependant une nouvelle fois en faveur des Français, qui ont la bonne idée de conclure avant le tie-break (7-5), pour le plus grand soulagement du public du Palais des Sports et notamment du président de la Fédération française de tennis, Jean Gachassin, assis au côté de la secrétaire d'Etat chargée des Sports, Rama Yade. Malgré une petite alerte dans la troisième manche, à 3-2 sur le service de Michael Llodra, victime d'un coup de pompe passager, le duo tricolore est parvenu à maintenir la pression et à prendre de nouveau le service de ses adversaires. Dépités, les Argentins baissaient les bras et s'inclinaient finalement (6-4, 7-5, 6-3) en 2h30 de jeu. Écoutez Guy Forget au micro de Corinne Boulloud : "Je suis très fier", confiait au micro de France Télévisions le capitaine Forget, qui, tout en savourant ce succès, se tournait déjà sur l'échéance à venir. "Notre force, c'est notre état d'esprit. Maintenant, on a un très bon match à jouer. On ne va pas se contenter d'une finale. Il faut jouer la gagne". "C'est fabuleux, s'enthousiasmait pour sa part Arnaud Clément. J'étais plus serein que ce soit Mika qui serve pour le match (rires). On a été bon au retour, on a mis de l'intensité. Même quand on était un peu moins bien, on a rien lâché. On les amis en difficulté du début à la fin. C'est grâce au public aussi". Très ému d'avoir retrouvé son ancien partenaire de double, Michaël Llodra laissait lui aussi éclater sa joie: "Ça a encore été dur aujourd'hui. A 30 ans de revivre des moments comme ça dans ma carrière, c'est grand. En plus, j'ai retrouvé mon poteau (sic) Arnaud. Comme le vin, on se bonifie avec l'âge. On est un groupe très soudé, c'est ce qui fait la force de cette équipe de France". Il reste cependant encore un dernier défi à relever pour que cette équipe entre définitivement dans la longue histoire qui unit la France à la Coupe Davis.