Les Experts sont-ils toujours favoris ?

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avec Christophe Lamarre , modifié à
HANDBALL - La France a mal débuté l'Euro par une défaite contre l'Espagne (29-26).

Les Bleus se lancent à la conquête d’un cinquième titre consécutif. Après l’or olympique, deux sacres de champions du monde et le Graal au dernier Euro, les hommes de Claude Onesta vont tenter de conserver leur bien. Le début de l’aventure a mal commencé contre l’Espagne avec une première défaite (29-26). Les Français restent tout de même favoris mais auront-ils les ressources nécessaires pour rester les meilleurs ? Europe1.fr pèse le pour et le contre.

LES POINTS POSITIFS

Une expérience unique. Quel groupe de handball peut se targuer d’avoir décroché quatre titres majeurs consécutifs ? Aucun ou enfin si, un seul, l'équipe actuelle. C'est le sport collectif le plus titré de de l'histoire (avec sept trophées). Même le magnifique doublé Coupe du monde-Euro (1998 et 2002) des footballeurs tricolores n’arrive pas à la cheville du palmarès des handballeurs. Avec des joueurs comme Didier Dinart, qui possède l’un des plus beaux palmarès du handball (3 titres mondiaux, deux européens et un olympique) et des tauliers comme Jérôme Fernandez, les Bleus semblent les mieux parés pour cet Euro. Juste un chiffre pour bien comprendre l’expérience à la française : 1399. Comme le nombre de sélections cumulées de seulement cinq joueurs (Dinart, Omeyer, Narcisse, Fernandez et Karabatic).

La nouvelle génération. L’équilibre est parfait au sein de cette équipe. Les cadres (Didier Dinart, Jérôme Fernandez, Thierry Omeyer, Michaël Guigou, Bertrand Gille ou Nikola Karabatic) ont parfaitement intégré la nouvelle génération (Xavier Barachet, William Accambray). Et pour compléter et renouveler ce groupe des 17, Claude Onesta a fait deux paris : Kévynn Nyokass (arrière droit - 23 ans) et Arnaud Bingo (ailier gauche - 24 ans). Dans un entretien accordé au Parisien, Didier Dinart a confirmé cette impression : "c’est la plus belle équipe de France que j’ai connue. La plus complète et la plus variée".

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Un état d’esprit intact. Avec l’expérience, l’état d’esprit est le deuxième pilier de cette équipe de France. Tellement cliché mais tellement vrai. Depuis plus de cinq ans, l’entraîneur Claude Onesta a trouvé l’harmonie parfaite. Christophe Lamarre, journaliste à Europe 1, suit l’équipe de France depuis 2008. "La clé de voûte de cette équipe, c'est son état d'esprit", explique-t-il. "Solidarité et humilité au service d'une cause : le succès, les victoires. Même un joueur hors norme comme Nikola Karabatic est capable de se "sacrifier" pour le collectif. Disparaître pendant une mi-temps, jouer contre-nature pour bloquer le meilleur joueur adverse. Et pourtant, Karabatic est une star mondiale. Cette gestion des egos, c’est l'une des grandes réussites du sélectionneur Claude Onesta".

LES POINTS NEGATIFS

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L’âge du groupe. Thierry Omeyer, 35 ans. Didier Dinart, 34 ans. Jérôme Fernandez, 34 ans. Bertrand Gille, 33 ans. Daniel Narcisse, 32 ans. Le reproche revient souvent mais c’est bien une réalité. Ce groupe, aussi extraordinaire soit-il, est vieillissant. L’accumulation de matches en club et la fatigue pourraient compliquer la tâche des tricolores. Si on compare l’âge moyen des 7 titulaires français à celui des Espagnols, un des gros clients de cet Euro, il n’y a pas photo. Jugez plutôt : 31 ans pour les Bleus contre 27,5 pour la formation ibérique.

La concurrence a progressé. La France jouera un premier test très important lundi contre l’Espagne. "La formation ibérique a fait de gros progrès ces dernières années", juge Christophe Lamarre, "elle sera difficile à battre cette année". N’oublions pas non plus les Danois qui avaient donné énormément de fil à retordre aux Bleus lors de la dernière finale du Mondial, il y a un an.

La surmotivation des adversaires. Si les Français restent assoiffés de victoire, que dire de leurs adversaires, sevrés de médailles depuis plus de quatre ans. Marre de cette équipe de France qui gagne tout tout le temps. La ligue "Tous contre les Experts", c’est un des risques qui pend au nez des Bleus. Battre un Rafael Nadal ou un Roger Federer en tennis, la "dream team" américaine en basket ou le Brésil en foot reste un beau challenge. Le rêve est aujourd'hui le même pour les adversaires des Bleus.