ATHLE - Les athlètes français médaillés ont été reçus par Nicolas Sarkozy, mardi midi. Un peu plus d'une semaine après la réception des cyclistes tricolores vainqueurs sur le Tour de France, Nicolas Sarkozy a invité mardi à déjeuner l'ensemble des 17 athlètes médaillés lors des Championnats d'Europe qui ont pris fin, dimanche, à Barcelone. Pour le président de la République, il s'agit de célébrer là un autre sport d'en bas, qui a véhiculé des valeurs - et obtenu des résultats - en décalage avec le spectacle proposé par l'équipe de France de football en Afrique du Sud. Christophe Lemaitre, Myriam Soumaré, Yohan Diniz, Renaud Lavillenie et Romain Barras, pour ne citer que les médaillés d'or en individuel, ont régalé les Français. "On a parlé de sujets très larges, a expliqué Romain Barras, médaillé d'or sur le décathlon. On a parlé de la jungle de Calais. On a pu parler aussi de sujets un peu plus sensibles comme les banlieues. C'est vrai que c'était en toute simplicité. Il nous a donné son point de vue, et nous a fait part de la difficulté de prendre des décisions dans ces moments-là." Arrivés vers 12h30 dans l'enceinte présidentielle, les athlètes médaillés de l'équipe de France ont offert un équipement complet ainsi qu'un maillot dédicacé par leurs soins à Nicolas Sarkozy... Écoutez Romain Barras au micro de Guilhem Garrigues : "C'est la reconnaissance des résultats qu'il y a eu durant ces championnats, souligne Christine Arron. C'est vrai qu'on est souvent reçu après les Jeux Olympiques, mais là, après ces magnifiques résultats, c'est l'occasion pour le président de remercier ses athlètes de bien avoir représenté la France." À Barcelone, il ne fut pas question de grève de l'entraînement ni d'egos surdimensionnés. Mais plutôt de travail acharné et de simplicité affichée. Oui, les athlètes français, aux revenus autrement plus modestes que leurs homologues du foot, se sont davantage comportés en équipe que les Bleus de Domenech. Dans des disciplines encore protégées de tout excès médiatique ou financier, ces Tricolores-là ont donné une image rayonnante de la France du sport. À la différence des cyclistes tricolores, reçus après le Tour de France, les athlètes présentent également un profil black-blanc-beur forcément symbolique dans le contexte actuel de débat sur l'intégration. Championne d'Europe du 200 m, Myriam Soumaré est né de parents d'origine mauritanienne. Véronique Mang, vice-championne d'Europe du 100 m, est née à Douala, au Cameroun. Teddy Tamgho, bronzé au triple saut, est lui aussi d'origine camerounaise. Mahiedine Mekhissi-Benabad et Bouabdellah Tahri, auteurs d'un doublé sur le 3 000 m steeple, sont tous deux d'origine algérienne... L'athlétisme, un modèle d'intégration ?