L'équipe de France a gagné vendredi en Albanie. L'équipe de France est première de son groupe. L'équipe de France est bien partie pour se qualifier pour l'Euro 2012. Pour autant, il y a encore des problèmes en équipe de France. Entre les blessures des uns, les méformes des autres et les desiderata de beaucoup, Laurent Blanc va devoir trancher. Et tester.
La défense centrale. On ne peut pas dire que la charnière centrale composée d'Eric Abidal et de Younès Kaboul ait apporté toutes les garanties de solidité, vendredi, à Tirana. Le but albanais en est la preuve la plus éclatante. Dégagement manqué, incompréhension, mauvais placement, le duo a accumulé les choses à ne pas faire. Mais, sur cette action, comme sur le match, Kaboul est celui qui a le plus brillé par sa maladresse. En début de match, le défenseur de Tottenham avait également perdu le cuir sur une glissade, permettant aux Albanais de s'offrir une grosse occasion. Mardi, à Bucarest, l'ancien Auxerrois devrait s'asseoir sur le banc, pour faire une place à Adil Rami, de retour de suspension. De fait, Eric Abidal, qui serait l'une des cibles du PSG, devrait rester titulaire dans l'axe pour une association qui reste relativement expérimentale (une heure passée ensemble sur la pelouse en Pologne, en juin). Attention, donc, aux longs ballons dans le dos...
Les latéraux. Abidal aligné en défense centrale, Patrice Evra devrait être à nouveau titulaire sur le flanc gauche. Le joueur de Manchester United, qui fut l'un des symboles du fiasco de Knysna, doit regagner sa place et faire à nouveau ses preuves. Ce ne fut pas vraiment le cas en Albanie où son impact offensif a été très limité et son entente avec Franck Ribéry guère efficace. Touché à un genou, le capitaine des Bleus lors de la dernière Coupe du monde demeure incertain. En cas de forfait, aucune solution de repli ne paraît évidente. En revanche, sur la droite, ça devrait bouger, c'est sûr. Parfois malmené par la vivacité des attaquants albanais, Anthony Réveillère devrait céder sa place au défenseur d'Arsenal Bacary Sagna, habituel titulaire du poste mais fiévreux vendredi. Reste que les couloirs ne sont pas le point fort des Bleus. Et ça fait pas mal de temps que ça dure...
Samir Nasri. C'est "la" question du moment en équipe de France. Samir Nasri le frondeur doit-il jouer ? Sur le talent pur, cela ne fait guère de doute. Sur son apport en Bleus depuis sa première cape, en 2007, c'est discutable. Sur sa seule performance de vendredi, à Tirana, la réponse est non. Dimanche, sur le plateau de Téléfoot, le sélectionneur n'a pas semblé fermer la porte au nouveau joueur de Manchester City. Bien au contraire. "Toute cette problématique autour de lui est peut-être due à son positionnement par rapport à ses qualités." Traduction : Nasri n'est peut-être pas fait pour être meneur de jeu des Bleus, ce poste laissé vacant depuis la retraite de Zinédine Zidane. Pour éviter la "Gourcuffisation" de Nasri, Blanc pourrait être tenté de le titulariser dans un rôle moins offensif... ou de le mettre temporairement sur le banc. C'est la tendance pour le match en Roumanie à l'issue de la dernière séance d'entraînement, lundi soir. La blessure au coup de pied dont est victime Nasri a peut-être pesé dans la balance.
Les flancs. A droite ou à gauche ? Ce débat tactique permanent en équipe de France a viré aux petites piques politiciennes, cette semaine. A la question de savoir si Ribéry était meilleur que lui sur le flanc gauche de l'attaque de l'équipe de France, Florent Malouda avait répondu "non", jeudi, en conférence de presse, avant d'ajouter : "c'est une situation qui arrange tout le monde. On va dire que c'est pour la paix des ménages." En attendant, le joueur de Chelsea risque de payer les pots cassés, mardi. Peu convaincant en Albanie, il devrait être remplaçant et laisser sa place à droite à un Marseillais : Mathieu Valbuena ou Loïc Rémy, très performant en club depuis quelques mois... en pointe.
Marvin Martin. Avec les Bleus, la "vox populi" se trouve toujours un petit jeune à défendre, un joueur frais, débarrassé de toute casserole, à la différence de coéquipiers plus expérimentés (au hasard Malouda, Ribéry et Nasri). Ce joueur, cette année, c'est Marvin Martin. Performant lors des derniers matches amicaux, en Ukraine et en Pologne, en juin, puis face au Chili, en août, le Sochalien a joué à peine dix minutes en Albanie et n'a donc pas encore réellement eu sa chance en match officiel. Sera-ce le cas mercredi soir ? Sans doute. "Il y aura une équipe bien différente de celle qui a joué contre l'Albanie parce qu'il faudra jouer d'une autre manière contre la Roumanie", a plaidé Blanc, qui a fait évoluer Martin avec les titulaires, lundi, à l'entraînement. Dans L'Equipe, l'ancien entraîneur de Martin à Sochaux, Francis Gillot, explique : "à mon avis, il est le plus performant derrière deux attaquants, dans un milieu en losange." Pas vraiment le schéma de jeu de Blanc, qui privilégie le 4-2-3-1 ou le 4-3-3, tactique qui tient la corde pour mardi soir. Mais on peut être sûr que Martin, lui, serait prêt à jouer n'importe où sans se plaindre...