Les mini-trophées des Six Nations

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RUGBY - Le Tournoi des Six Nations débute samedi avec beaucoup, beaucoup de trophées en jeu.

Fort de ses succès lors des tests hivernaux, l'équipe de France de Philippe Saint-André sera favorite pour son entrée dans le Tournoi des Six Nations, dimanche (16h00), en Italie, face à la Squadra azzura. Pour la bande à "PSA", il s'agira de gagner le Tournoi (classement à l'issue des cinq journées) ou de se mettre sur les rails pour remporter le Grand Chelem (victoires face aux cinq autres équipes), les deux "trophées" principaux du Tournoi. Mais ce ne sont pas les seuls. Dimanche, l'un des nombreux "trophées dans le trophée" sera déjà en jeu. Vous savez, ces trophées qui sont remis en catimini à la fin des matches. Europe1.fr entame la tournée des trophées du Tournoi.

Trophée Giuseppe Garibaldi, entre latins. Créé par Jean-Pierre Rives, le trophée Giuseppe Garibaldi, qui oppose l'Italie à la France, est le plus récent des trophées mis en jeu dans le Tournoi. Et, pour cause, l'Italie est la dernière équipe à avoir fait son entrée dans la compétition, en 2000. Le Trophée porte le nom d'un révolutionnaire italien du début du XIXe siècle, considéré comme le père de la république italienne et membre de l'armée française. Voilà pour le côté culture. Côté terrain, les Bleus n'ont laissé échappé ce trophée qu'à une seule reprise, lors d'une défaite (22-21) qui avait fait beaucoup parler, en 2011.

Calcutta Cup (930x620)

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La Calcutta Cup, le plus ancien. Vingt-quatre heures avant le Trophée Garibaldi, la Calcutta Cup sera remise au vainqueur de la rencontre opposant l'Angleterre à l'Ecosse, samedi, à Twickenham. Un bien bel objet, cette Calcutta Cup, fruit de l'artisanat indien (ici dans les mains du capitaine anglais Chris Robshaw, en février 2012). Pourquoi Calcutta ? C'est dans cette ville indienne qu'à Noël 1872, une équipe d'Angleterre affronta une équipe composée de joueurs gallois, écossais et irlandais. Le match, réduit à une confrontation entre la Rose anglaise et le Chardon écossais, fut ritualisé à partir de 1879. Mais il fallut attendre l'année suivante pour voir la Coupe remportée par l'une des deux équipes. Le 10 mars 1879, le match s'était achevé sur le score de 3-3 (que de points...). D'ailleurs, sur les 119 éditions, il y a eu bizarrement beaucoup de nuls. C'est arrivé 15 fois, dont la dernière en 2010 (15-15).

Le Millenium Trophy, entre voisins. Une semaine après la Calcutta Cup, l'Angleterre tentera de décrocher le Millenium Trophy, à l'Aviva Stadium, face à l'Irlande. Ce trophée, qui oppose l'Angleterre à un autre de ses rivaux historiques (l'Angleterre a-t-elle seulement quelques amis ?), a été créé en 1988 pour célébrer le millénaire de la ville de Dublin. Le trophée est symbolique. Entre la Rose et le Trèfle, c'est avant tout une poussée d'adrénaline et une question d'honneur. Et, à ce niveau, l'Angleterre, victorieuse l'an dernier, a souvent été malmenée sur la décennie écoulée avec 7 victoires sur 8 rencontres entre 2004 et 2011.

Le Trophée Eurostar, le plus savoureux. Certes, il porte le nom de Trophée Eurostar depuis 2000 (qui le sait ?), mais, pour tout le monde, la rencontre entre la France et l'Angleterre, qui aura lieu le 23 février à Londres, c'est le "Crunch" : un mot, qui signifie "moment crucial" en anglais et qui rend davantage compte de l'intensité de l'instant que le nom de l'entreprise ferroviaire qui exploite le tunnel sous le Channel. Depuis sa large victoire 31-6 face à l'Angleterre en 2006, le XV de France ne s'est imposé dans ce "clasico" du Tournoi qu'à une seule reprise, en 2010, sur le score de 12-10. Un "good game", assurément.

Warburton avec la Triple couronne (930x620)

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La Triple couronne, 100% britannique. Ce n'est pas à proprement parler un trophée - on l'a même surnommée un temps la "coupe invisible" - mais la Triple couronne, désormais matérialisée, reste très prisée chez nos voisins d'outre-Manche. Elle récompense la nation britannique (Angleterre, Ecosse, pays de Galles ou Irlande) victorieuse des trois autres durant le Tournoi. Pourquoi "Triple couronne" ? Ce terme, employé pour la première fois par des journalistes à la fin du XIXe siècle, fait référence à la Triple Couronne du Roi Jacques 1er, qui régna sur l'Angleterre (qui comprenait alors le pays de Galles), l'Ecosse et l'Irlande. Le XV du Poireau, qui a signé son onzième Grand Chelem l'an dernier, est la dernière nation à l'avoir emportée (ici le trophée entre les mains de Sam Warburton), se rapprochant de l'Angleterre au niveau du palmarès (23 trophées pour l'Angleterre contre 20 à Galles et 10 aux deux autres nations). La "Triple couronne" peut être également la consolante en cas de défaite contre le XV de France...

Le Centenary Quaich, le celtique. C'est le seul trophée du Tournoi qui ne concerne ni l'Angleterre ni la France. Il est remis depuis 1989 au vainqueur de la rencontre entre l'Ecosse et l'Irlande, qui aura lieu cette année le 24 février à Edimbourg. Le quaich est un récipient à deux anses, typique de la culture celtique et destiné aux boissons alcoolisés. C'est donc un objet particulièrement utile lors des troisièmes mi-temps. C'est l'Irlande qui en est actuellement le dépositaire, comme très souvent depuis 2002. En 13 matches, le XV du Trèfle n'a perdu qu'une seule fois, en mars 2010. Rendez-vous le 24 février, à Edimbourg.

La cuillère de bois, l'anti-trophée. Comme s'il n'y avait pas encore assez de trophées dans le Tournoi, il y a l'anti-trophée, la cuillère de bois. La cuillère de bois, c'est également l'anti-Grand Chelem. C'est-à-dire qu'elle est réservée à l'équipe qui perd tous ses matches lors d'une même édition. A ce classement peu glorieux, c'est l'Irlande et l'Ecosse qui mènent, quatorze cuillères partout. Mais l'Italie, entrée dans la danse en 2000, en est déjà à quatre en douze ans... Méfiance, dimanche, la Squadra va vouloir faire feu de tout bois.