Les "petits" joueurs gagnent plus gros

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OPEN D'AUSTRALIE - Les tournois du Grand Chelem ont décidé d'augmenter les gains des joueurs.

• L’info. Après une menace de grève l'année dernière, les tournois du Grand Chelem ont choisi d'augmenter les prize-money (sommes reversées aux joueurs). Et c'est à Melbourne que les tennismen et tenniswomen verront les fruits de leur coup de pression pour la première fois.

La menace de grève a fait la différence. La fronde remonte à l'US Open 2011. Malgré des intempéries à répétition, les organisateurs américains ne déprogramment pas certains matches pour ne pas avoir à rembourser les spectateurs. Furieux, de nombreux joueurs, Rafael Nadal en tête, se plaignent alors cadences infernales. Quelques mois plus tard, les joueurs se réunissent, faite extrêmement rare, et brandissent la menace d'une grève. Mais petit à petit, la grogne se déplace sur les gains attribués joueurs. Les tournois du Grand Chelem sont notamment accusés de ne pas redistribuer assez aux "petits" joueurs, les tennismen qui gravitent aux alentours de la 100e place mondiale et qui sont rapidement éliminés. L'été dernier, les organisateurs de l'Open d'Australie ont cédé les premiers.

Djokovic

Les "petits" gagnent un peu plus… Bien que grassement rémunérés, des joueurs du Top 10 comme Andy Murray ou Roger Federer avaient, eux aussi, menacer de faire grève. Un résultat payant. A Melbourne, les joueurs éliminés au premier tour repartiront donc avec un chèque de 22.125 euros, soit 32,7% d'augmentation en un an (16.755 euros en 2012). Mieux, en cinq ans, ces prize-money ont plus que doublé (il y a cinq ans, un battu au premier tour touchait 7.575 euros). L'augmentation reste soutenue pour les deuxième et troisième tours (+ 36,6% et + 30%). Les primes pour les huitièmes, quarts et demi-finalistes progressent un peu moins (+ 14%). Pour le finaliste et le vainqueur, l'augmentation des primes est de l'ordre de 5%.

… mais la fracture sociale s'agrandit. En mars dernier, le quotidien américain USA Today publiait d'ailleurs une enquête sur les écarts de revenus entre tennismen. Et d'après cette étude, les différences n'ont jamais été aussi grandes depuis le début des années 90. L'augmentation des prize-money ne va complètement changer la donne. Si l'augmentation est proportionnelle par rapport au niveau du tableau, les "gros" en profitent quand même davantage. En valeur absolue, un éliminé du premier tour verra sa prime augmenter de 5.370 euros entre 2012 et 2013. Le vainqueur, lui, gagnera 102.000 euros de plus que l'année dernière. 

Roger-Vasselin

Ce que gagne un 100e joueur mondial. La semaine dernière, le journal L'Equipe dévoilait le bilan comptable du Français Edouard Roger-Vasselin (ci-contre). Classé à la 101e place mondiale, ce joueur de 29 ans se situe parfaitement dans le cas décrit précédemment. "Une fois les taxes retirées, 270.000 euros (+ 15.000 euros en interclubs), c'est le net qui est allé dans ma poche", explique le natif de Gennevilliers. Mais on si retire les frais personnels comme les déplacements, les hôtels, taxis et la nourriture (40.000 euros en 2012) et le salaire de son coach (40.000 euros en 2012), Edouard Roger-Vasselin a donc remporté 205.000 euros nets d'impôts en 2012 (soit 17.083 euros par mois). A titre de comparaison, Novak Djokovic a remporté 9.581.250 euros bruts de gains, l'année dernière. Un monde d'écart.