Fabrice Lhenry, gardien de Rouen - et deuxième portier de l'équipe de France derrière Cristobal Huet - pouvait être soulagé, à l'issue du deuxième match de la finale de Ligue Magnus, remporté mercredi par les Dragons devant Strasbourg (5-3). Malgré tout, le dernier rempart des Haut-Normands reste prudent, bien conscient qu'une victoire reste encore à grappiller pour conserver le titre de champion de France. Fabrice, vous avez eu du boulot mercredi lors du deuxième match face à Strasbourg, après une première manche plutôt tranquille mardi ? C'est vrai, surtout dans le deuxième tiers-temps où ils sont bien revenus. On menait 3-1, on a relâché un peu et on leur a donné des chances de revenir. C'était un vrai match de finale, il y avait eu moins d'engagement physique mardi, mais cette fois les Strasbourgeois ont travaillé 60 minutes et nous ont vraiment posé des problèmes. Quand on mène 3-1 et que moins d'une minute plus tard, le score passe à 3-3, c'est une configuration qui doit agacer un peu pour un gardien ? C'est sûr, je suis là pour faire la différence sur certains arrêts, ce que je n'ai pas réussi à ces moments-là, où j'étais un peu frustré de ne pas avoir pu aider l'équipe. Après, il faut rester bien concentré. On savait qu'on pouvait revenir, mais on a eu un petit passage à vide quand même... "Il ne faut pas non plus croire qu'on a déjà gagné" Cette équipe de Strasbourg, vraiment valeureuse, vous a-t-elle impressionné par sa débauche d'énergie ? Ils ne sont pas là par hasard. Ils ont battu le 6e, le 3e et le 2e de la saison régulière, donc ce n'est pas une surprise. C'est une équipe vraiment combative, qui travaille tout le temps, excellente défensivement. Ils partent en contre, ils sont très bons sur les 5 contre 4. Autant ils n'avaient pas montré ce visage mardi, autant ils ont été très durs à jouer sur ce deuxième match... Ils ont aussi été très solides dans les coins, ont gagné beaucoup de duels. On a eu plus de mal ce soir (ndlr: mercredi). C'était un peu le match piège par excellence, vous aviez plus à perdre qu'à gagner ? De toute façon, sur cette finale, sans rien enlever au mérite de Strasbourg, c'est quand même le 1er contre le 11e de la saison régulière. Donc on a plus à perdre qu'eux, pour qui c'est déjà un exploit d'être là. On veut la coupe, on veut le titre, donc on ne voulait pas leur donner l'opportunité de gagner chez nous. En Alsace, on sait que ça va être difficile, mais je pense qu'on a les armes pour vaincre. Justement, Rouen n'a pas dérapé sur ces deux premiers matches. Franchement, vous êtes quand même sur la bonne voie ? Certes, mais rien n'est jamais fini en sport. En demi-finales, ils ont battu Angers deux fois à Strasbourg... On ne veut pas leur laisser la chance d'y croire. Le troisième match va être difficile, il ne faut pas non plus croire qu'on a déjà gagné.