Ce choc-là, personne ne l'avait vu venir. Surtout pas les diffuseurs, visiblement, puisque le match se retrouve programmé mercredi, à 19 heures. Nice-Monaco est pourtant, et de loin, l'affiche la plus excitante de la 6ème journée de Ligue 1 entamée mardi soir. Europe 1.fr vous explique pourquoi.
Le premier chez le deuxième. Si, quand le premier se déplace chez le deuxième, ce n'est pas un choc, alors qu'est-ce que c'est ? Car nous en sommes là après les cinq premiers matches. Vainqueur du PSG - mais aussi de Tottenham en Ligue des champions -, Monaco est leader du championnat avec quatre victoires et un match nul, Nice deuxième avec trois succès et deux nuls. Mieux, les deux équipes sont les deux dernières à être invaincues à l'entame de cette 6ème journée. Le seul finalement à calmer les ardeurs est le président de l'OGC Nice, Jean-Pierre Rivère, contacté par Europe 1.
"On est à la 6ème journée, on a une grosse équipe de Monaco qui tourne à plein régime en ce moment. On va essayer de faire le maximum, jouer le meilleur match possible et on verra ce qui se passe. On serait à la 37ème journée (soit l'avant-dernière, ndlr), je vous dirais : 'c'est un formidable choc, c'est extraordinaire', mais on n'est qu'à la 6ème journée, donc on ne va pas s'enflammer." Mais si, on va s'enflammer, Jean-Pierre !
Balotelli contre Falcao. Il y a quelques saisons, il aurait été inconcevable d'imaginer avoir ce face-à-face en Ligue 1 : le fantasque italien Mario Balotelli d'un côté, le "serial buteur" colombien Radamel Falcao de l'autre. Et pourtant, si les deux sont aptes, ce sera bien le duel à distance qui animera mercredi soir l'Allianz Riviera. Bon, depuis deux saisons, ces deux-là ont davantage empilé les semaines d'absence que les buts, mais quand même. Pour son premier match sous le maillot des Aiglons, face à l'OM (3-2), le 11 septembre dernier, Balotelli avait signé un doublé alors que Falcao a fait trembler les filets lors de sa dernière sortie, contre Rennes, samedi. Pour être tout à fait franc, il nous faut ajouter que Nice-Monaco, c'est aussi la rencontre entre deux des quatre meilleures défenses de France (quatre buts encaissés en cinq matches), donc il faudra peut-être aussi savoir apprécier les beaux gestes défensifs…
Vingt et un kilomètres de distance. En Ligue 1, il n'y a pas plus grand derby que Nice-Monaco. En effet, les deux villes ne sont distantes que de vingt et un kilomètres. C'est trois fois moins, par exemple, que la distance qui sépare Lyon de Saint-Étienne. L'ambiance entourant ces derbies de la Côte d'Azur a toujours été chaude. Les supporters niçois - dont la tribune populaire Sud - se posent régulièrement en opposition à leurs homologues monégasques, moqués pour soutenir la riche Principauté (mais souvent présents en masse lors des déplacements de leur club). Contrairement à un PSG-OM monté à l'origine par les médias, ce derby Nice-Monaco est ancré dans l'histoire du football français et ce, depuis longtemps. L'OGCN a été fondé en 1904 et l'ASM en 1924 et les deux clubs ont été des piliers du football français des années 1950 et 60 (quatre titres pour l'OGCN entre 1951 et 59 et deux pour l'ASM en 1961 et 63).
Valère Germain, le "coup de l'ex" ? Pour lui, ce derby aura forcément une saveur particulière. Formé à l'AS Monaco, Valère Germain a été l'un des éléments clés de la très belle saison de Nice l'an dernier. Il a disputé les 38 matches du championnat, marqué 14 buts et délivré 6 passes décisives (soit presque aussi bien qu'Hatem Ben Arfa, finalement). Prêté par l'ASM, il aurait aimé rester au Gym mais il a été rappelé cette saison par la maison mère, où il doit jouer en relais de Falcao. Loin des retours pleins d'animosité qu'on a connus ces dernières années, Germain devrait être salué par le public niçois, mercredi. Charge à lui ensuite de faire le "coup de l'ex", à savoir marquer un but contre son ancienne équipe (puis s'excuser ensuite d'un geste de la main). Malgré la beauté du choc et du casting, l'Allianz Riviera ne devrait pas faire le plein et le président du Gym annonce une affluence tournant "autour des 22, 23.000 spectateurs, ce qui est insuffisant". De quoi regretter une fois de plus que ce Nice-Monaco ne se dispute en semaine à l'heure de l'apéro…