La France a suivi le mouvement. Après de longs mois de refus, la Ligue de football professionnel a finalement décidé d’adopter la "goal line technology" dans le championnat de France. Cette technologie vidéo, qui permet de déterminer si un ballon a franchi, ou non, la ligne de but, entrera en vigueur en début de saison prochaine. Cette petite révolution ne touchera que la Ligue 1. La Ligue 2 et la Coupe de la Ligue ne sont pas concernées, pas plus que la Coupe de France. Mais concrètement, qu’est-ce que ça va changer pour l'élite du foot français ?
>> Le principe : la LFP payera pour sa mise en place
Le fonctionnement de cette technologie nécessite le recours à plus d’une dizaine de caméras, disposées à proximité de la cage et de la ligne de but. La LFP y a pourtant été farouchement opposée pendant de longs mois, arguant de son coût trop élevé. L'Equipe avançait ainsi un montant de 200.000 à 300.000 euros pour son installation sur chaque stade de Ligue 1. "Mais c'est désormais moins cher. Et compte tenu de la baisse considérable des prix, j'ai considéré que la France n'avait pas le droit de rester à l'écart de ce qui se fait ailleurs", a expliqué le président de la LFP, Frédéric Thiriez, pour justifier sa volte-face.
Autre annonce de l'homme à la moustache : la Ligue supervisera et financera entièrement la mise en place de la "goal line technology". Frédéric Thiriez a cependant annoncé que les instances du foot français n’avaient pas encore arrêté leur choix sur le système qui sera utilisé la saison prochaine. "Il faut désormais établir un cahier des charges, consulter les deux principaux opérateurs; l'Anglais Hawkeye et l'Allemand Goalcontrol", a-t-il précisé.
>> Des tests concluants en Coupe du Monde et en Premier League
Deux technologies vidéo, avec deux fonctionnements très proches, s'affrontent sur ce marché : le "Goalcontrol" et le "Hawkeye". Le "Goalcontrol" a été utilisé avec succès lors de la Coupe du monde 2014, au Brésil. Ce système avait permis de valider un but inscrit par Karim Benzema, à la 48e minute du match du premier tour entre la France et le Honduras. En Angleterre, les stades de Premier League sont tous équipés du fameux "Hawk-Eye", un système déjà utilisé au tennis. Depuis sa mise en place, les arbitres anglais y ont eu souvent recours, sans le moindre problème (cf vidéo ci-dessous).
L'utilisation de la goal line technology lors de Chelsea-Hull City en août 2013 :
La France suit ainsi le mouvement initié par les grands championnats européens. La "goal line technology" entrera également en vigueur en Allemagne et en Italie en début de saison prochaine. Elle sera également utilisée lors du Mondial féminin, en juin au Canada.
>> Un cas concret : OM-Lyon (0-0), le 15 mars dernier
L’adoption de la goal line technology aidera considérablement les arbitres de Ligue 1. Lors du match entre l’OM et l’OL, le 15 mars dernier, un cas d’école avait provoqué le courroux des joueurs marseillais. A la 84e minute, le milieu phocéen Lucas Ocampos s’était jeté pour pousser le ballon aux fonds des filets, mais le gardien lyonnais s’était interposé de justesse, sur la ligne de but. Mais après plusieurs ralentis, les images étaient claires : la balle avait bel et bien franchi la ligne, et le but aurait dû être accordé à l'OM. A la décharge de l'homme en noir, il était absolument impossible pour lui ou ses assistants de le voir, alors que Ocampos et Lopes étaient à la lutte sur la ligne de but.
La preuve par l'image... #OMOLpic.twitter.com/1EysJzp01o— Olympique Marseille (@OM_Officiel) 15 Mars 2015
Au final, l’OM et l’OL s’étaient quittés sur un score nul et vierge (0-0), au grand dam des Marseillais. Dimitri Payet, qui avait laissé éclater sa frustration en proférant des insultes devant le vestiaire des arbitres, avait alors écopé de deux matches de suspension. L’an prochain, il suffira aux arbitres de demander le recours à la goal line technology pour s’éviter une telle polémique.
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