Trois jours après avoir reçu Troyes, samedi, lors de la 15e journée, le PSG affronte un nouveau promu, mardi soir, lors de la 16e journée, le SCO d'Angers. Mais si l'Estac, corrigé par le club de la capitale samedi (4-1), est actuellement lanterne rouge, le SCO, lui, a pris place ce week-end sur le podium à la faveur de sa victoire face à Lille (2-0). Cette troisième place à l'approche de la trêve est étonnante à bien des égards...
18. Niveau budget, Angers évolue dans les mêmes eaux que l'Estac, à savoir dans le bas du classement. Le club du président Saïd Chabane présente en effet le 18e budget de l'élite, avec environ 24 millions d'euros, soit à peine plus que Troyes. C'est évidemment moins, beaucoup moins que le PSG, qui domine ce classement (comme beaucoup d'autres) avec 490 millions d'euros de budget, soit 20 fois plus. Evidemment, les salaires s'en ressentent également. Aucun joueur du SCO d'Angers n'atteint le salaire moyen de la Ligue 1, estimé à 40.000 euros mensuels. En revanche, plusieurs joueurs du PSG approchent, voire dépassent le million d'euros par mois.
14. Si Angers est synonyme de surprise, il ne l'est pas forcément de spectacle. En effet, l'actuel troisième a marqué aussi peu de buts que les 16e et 19e du classement, le Gazélec Ajaccio et Toulouse : 14, soit moins d'un but par match (contre 37 et 2,47 pour le PSG).
Le succès acquis samedi face au Losc est seulement le deuxième par deux buts d'écart après celui à Ajaccio en août (2-0). ses cinq autres succès, le SCO les a tous décrochés par un but d'écart. L'équipe de Michel Moulin ne brille guère non plus au niveau des tirs : 167 en 15 matches quand l'OL, recordman en la matière, en est déjà à 236. Au niveau du ratio des tirs cadrés, ce n'est guère mieux. Le SCO est 17e de ce classement, avec 32,3% de frappes cadrées. Nice et le PSG sont les meilleurs élèves en la matière, avec 45,3% et 44,3%.
19. Si les Angevins tirent peu et visent mal, ils tiennent également rarement le ballon. Le PSG est l'équipe qui dispose du taux de possession le plus élevé en France (62% par match), quand le SCO, lui, est avant-dernier de ce classement, avec seulement 45% de possession. Il est d'ailleurs intéressant de noter que Caen, qui devance Angers au classement (2e), présente un taux de possession encore plus faible : 42%.
Mais alors, pourquoi ? Budget modeste et attaque famélique, le SCO est pourtant troisième du classement. On peut toujours avancer un calendrier favorable (Angers n'a affronté pour le moment que deux des six clubs européens cette saison) et arguer qu'au royaume des aveugles de la Ligue 1, les borgnes sont rois (les gros budgets, comme Lyon, Marseille ou Monaco sont loin de leurs standards), mais le SCO a quand même quelques qualités. Elles sont avant tout défensives. Avec 9 buts encaissés seulement, le SCO présente la deuxième meilleure défense de Ligue 1, derrière le PSG (8 buts). Et ce, malgré l'absence de noms ronflants dans ses rangs.
En dehors du gardien, Ludovic Butelle, passé notamment par Metz, qui connaissait avant le début de la saison Vincent Manceau ou Romain Thomas ? Les suiveurs du SCO ou de la Ligue 2. Angers, qui concède très peu de tirs cadrés (40 contre 48 au PSG, 2e dans cette catégorie statistiques), a même terminé davantage de matches sans encaisser le moindre but que l'omnipotent leader parisien (9 contre 8).
Une autre statistique étonnante met en avant l'une des forces du SCO : seulement 14e du classement en deuxième période, l'équipe de Michel Moulin est 2e en première période, à un point seulement du PSG (29 contre 30). Autant dire que le SCO, qui n'a été mené que 161 minutes cette année en Ligue 1, est tout de suite en action et difficile à manœuvrer ensuite... Mardi soir, il sera important pour lui de réussir son entame face au PSG, premier rendez-vous d'un mois de décembre terrible sur le plan calendaire, avec Lyon, Bordeaux et Saint-Etienne également au programme.