Après d’interminables semaines d’attentes, la Ligue 1 reprend enfin ses droits à partir de vendredi. La première affiche, alléchante, met aux prises vendredi soir les deux derniers champions, Montpellier et le PSG. Mais avant même ce premier coup d’envoi, plusieurs tendances se dégagent. Des mastodontes financiers que sont le PSG et Monaco, jusqu’aux petits promus, Nantes et Guingamp, en passant par les valeurs sûres du championnat, toutes les équipes n’entament pas l’exercice avec le même objectif. Tour d’horizon d’une Ligue 1 qui s’annonce forcément à plusieurs vitesses.
LES FAVORIS
Certes, l’argent ne fait pas tout. Mais, dans le football comme ailleurs, ça aide. A ce titre, Monaco, soutenu par l’oligarque russe Dmitri Rybolovlev, et surtout le PSG, fort des fonds qatariens, font figure de grands favoris pour ce championnat. A eux seuls, les deux clubs ont déboursé pas moins de 255 millions d’euros en transferts, soit plus que le budget cumulé des neuf équipes les moins riches de la Ligue 1. Les arrivées les plus spectaculaires ont été celles de l’Uruguayen Cavani (photo) au PSG et celle du Colombien Falcao à Monaco, deux prétendants au titre de meilleur buteur du championnat cette saison.
C’est surtout le PSG, champion en titre, et dont l’ossature n’a pas fondamentalement changé, qui fait figure de grand favori à sa propre succession. Malgré un effectif impressionnant, bien qu’un peu faible en défense, l’AS Monaco devra, dans sa période de rodage, tenter de tenir la cadence parisienne. Il sera ensuite temps, ou non, pour le club du Rocher, de songer à devenir la première équipe promue à enlever le titre de champion depuis 1978. A l’époque, c’est Monaco, déjà, qui avait réalisé cet exploit.
LES OUTSIDERS
En 2013, ils étaient parvenus à inquiéter pendant longtemps l’ogre parisien, avant finalement de terminer l’exercice, satisfaits, sur le podium. Cette saison encore, Lyon et Marseille espèrent bien jouer, le plus longtemps possible, les trouble-fête. En termes d’effectif, les deux Olympiques ont joué la stabilité, et les automatismes ne devraient donc pas être difficiles à trouver ou à retrouver.
Côté Marseille, le recrutement a été malin, avec l’arrivée de Payet (photo) et de Gianelli Imbula, le très convoité meilleur joueur de Ligue 2 la saison passée. A Lyon en revanche, la tendance reste au dégraissage, avec plus de départs que d’arrivées et une balance des transferts positives de près de 20 millions d’euros. Seule arrivée notable, celle du Valenciennois Gaël Danic. Mais les pépites du centre de formation, tels Gonalons ou Grenier, devraient continuer à monter en puissance. Les deux clubs semblent donc armés pour effectuer une bonne saison et finir sur le podium une nouvelle fois. Même si décrocher le titre tiendrait de l’exploit.
ILS ONT UN COUP A JOUER
Ceux-là entament la saison en regardant résolument vers le haut. Quatrième l’an passé pour la première saison de Claude Puel sur le banc, Nice veut poursuivre sa progression en misant sur un effectif quasi-inchangé et sur les vibrations de son nouveau stade, inauguré en septembre prochain. Malgré le départ de son meilleur joueur, Aubameyang, Saint-Etienne compte aussi faire mieux. Les Verts se sont nettement renforcés à l’intersaison, avec notamment les arrivées de Corgnet et Tabanou. Reste à Christophe Galthier, le coach stéphanois, à trouver la bonne formule pour tenter de faire mieux que la 5e place de l’an passé.
Trois récents champions tenteront aussi de rester dans la partie haute du classement jusqu’à la fin de la saison. Ce sera peut-être un peu compliqué pour Montpellier et Lille, qui ont vu leur entraîneur changer à l’intersaison et doivent donc s’adapter aux exigences d’un nouveau technicien. C’est d’autant plus vrai pour les Nordistes, qui ont vu leur effectif largement chamboulé. René Girard n’aura pas la tâche facile. Et c’est finalement Bordeaux qui pourrait tirer son épingle du jeu. Malgré le départ de Trémoulinas, Fabien Gillot, qui entame sa troisième saison sur le banc des Girondins, dispose d’un effectif prometteur, capable, on l’a vu, de poser des problèmes au PSG lors du Trophée des Champions samedi dernier. Même si à la fin, c’est le PSG qui a gagné (2-1).
ILS RISQUENT LE VENTRE MOU
Le ventre mou du championnat, c’est cette zone grise, entre la 8e et la 12e place, où les équipes ne jouent plus grand-chose, ni les places européennes ni le maintien. Les supporters de Toulouse, Rennes, Valenciennes, Lorient ou Evian-Thonon-Gaillard risquent ainsi de s’ennuyer à partir de la 2e partie de la saison, faute d’enjeu. A Ajaccio, tout reposera sur les épaules du nouvel entraîneur, un certain Fabrizio Ravanelli. L’ancien attaquant de l’OM, désormais entraîneur, pourra notamment compter sur Pedretti ou Bonnart, deux de ses nouvelles recrues. Mais un effectif largement remanié et un entraîneur inexpérimenté devraient être des obstacles insurmontables pour que le club corse vise le haut de tableau.
ATTENTION A LA DESCENTE
Pour ces clubs-là, la saison risque bien de tourner au chemin de croix. C’est comme chaque année, le cas des promus, à l’exception notable de Monaco. Nantes et Guingamp entament ainsi la saison avec des ambitions mesurées. Après quatre ans d’absence, les Canaris, malgré leur glorieux passé, feront profil bas et ne viseront que le maintien. Idem pour L’En Avant, qui retrouve l’élite après neuf ans d’absence.
A côté des deux clubs bretons, d’autres équipes devront sans doute batailler jusqu’au bout du championnat ou presque pour assurer leur survie. L’exercice précédent a ainsi été difficile pour Reims, Evian-Thonon-Gaillard et Sochaux, il devrait le rester pour cette nouvelle saison.