Le PSG, qui n'avait plus battu un grand d'Europe depuis septembre 2017 et une victoire face au Bayern Munich (3-0), a renoué avec les succès de prestige, mercredi, en venant à bout de Liverpool, finaliste sortant de la Ligue des champions (2-1, buts de Bernat et Neymar). Cette victoire, essentielle dans la course à la qualification pour les huitièmes de finale (un nul devrait suffire à Belgrade lors de la dernière journée), a aussi offert le visage d'une équipe solidaire, qui a montré qu'elle avait des talents certes, mais aussi des vertus de courage et de ténacité.
"Mentalité incroyable". "Jouez avec le coeur", disait une banderole déployée dans la tribune Boulogne, qui n'avait pas fait passer de tel message depuis bien longtemps. Celui-ci a été reçu. Car le PSG, qu'on avait connu bien timoré à Liverpool, mais aussi contre Naples au Parc des Princes, avait cette fois la rage au ventre. Les joueurs de Thomas Tuchel ont tout de suite mis de l'impact dans les prises de balle et de l'intensité dans les duels. Cet état d'esprit n'a jamais été pris à défaut jusqu'au coup de sifflet final, après vingt dernières minutes de défense total. Le crédit en revient en grande partie au technicien allemand, qui a su motiver ses hommes et mettre en place le dispositif tactique idoine. En deuxième période, il a même "sacrifié" Angel Di Maria, Edinson Cavani et Kylian Mbappé pour solidifier un peu plus son équipe.
"C'était notre dernière occasion de montrer que nous étions capables de battre une équipe comme Liverpool et, pour ça, c'était nécessaire de montrer qu'on était capables de jouer comme ça", a-t-il convenu en conférence de presse, dans des propos retranscrits par l'AFP. "On n'attendait que ça. L'équipe a joué avec vraiment beaucoup d'énergie et comme une équipe. Ils ont travaillé dur, avec une mentalité incroyable. L'attitude a été extraordinaire. Je suis très fier que tous les supporters dans le stade aient vu les efforts d'une équipe." La réussite de Tuchel a été telle que le président du PSG, Nasser Al-Khelaïfi, s'est légèrement enflammé au micro de RMC Sport... "Pour moi, mon entraîneur, c'est le meilleur entraîneur du monde, il l'a prouvé aujourd'hui (mercredi) car ce qu'il a fait est vraiment magnifique", a lâché le dirigeant qatarien.
Marquinhos-Thiago Silva, frères de rage. L'homme sur lequel Tuchel s'est appuyé au milieu, Marquinhos, préféré à Adrien Rabiot, a été le symbole de cet état d'esprit rageur. Le défenseur central de métier, qu'on avait vu en difficulté à Liverpool à ce même poste de milieu de terrain, a cette fois fait parler sa fougue, au milieu bien sûr, mais aussi derrière et même devant, avec un but refusé (47e) et une tête à bout portant repoussée par Alisson (70e). En fin de rencontre, "Marqui" a signé une dernière intervention digne de celle qu'il avait réalisée contre le Barça, il y a deux saisons, sauvant les meubles avec son compère Thiago Silva (87e). Les deux hommes ont alors échangé un coup de torse viril. "Le plus important, c'est que l'on a vraiment joué comme une équipe", s'est félicité Thiago Silva, qui est redevenu "O monstro", alors qu'à ses côtés, Presnel Kimpembe a paru moins serein. "On a attaqué, on a défendu tous ensemble. Je suis très heureux."
Attaquer et défendre tous ensemble, le PSG devra le faire une fois de plus, le 11 décembre, à Belgrade, face à une Étoile rouge revancharde après la correction reçue lors du match aller (défaite 6-1 avec, en plus, des soupçons de paris truqués). "Il ne faut pas que tu joues un match comme ça (comme celui contre Liverpool) et après, tu joues à un autre niveau", a estimé Tuchel. "On doit travailler chaque jour pour conserver cet état d'esprit, cette attitude. Aujourd'hui (mercredi), c'est extraordinaire parce que c'était super difficile de le faire contre Liverpool. Maintenant, on doit encore travailler, travailler, travailler, être humbles, et continuer comme ça. C'est très important de faire cette expérience ensemble pour créer une atmosphère spéciale dans les prochaines semaines." Et peut-être même dans les prochains mois...