Le 8 mars 2017, le PSG faisait rire l'Europe entière en laissant échapper son avantage de quatre buts acquis à l'aller sur la pelouse du Barça. Humilié 6-1 et éliminé dès les huitièmes de finale de la Ligue des champions, son objectif principal depuis son rachat par le Qatar en 2011, le PSG a vacillé. Pas longtemps. Et, à peine six mois plus tard, à l'entame de cette nouvelle édition de la Ligue des champions, à Glasgow, le club de la capitale reste parmi les favoris de la compétition. Plus que jamais, même. Car, cet été, il a attiré dans ses rangs un Ballon d'Or en puissance, Neymar, la plus belle promesse du foot européen, Kylian Mbappé, et un homme d'expérience, Dani Alves. À tel point qu'on peut aujourd'hui se poser la question de savoir non pas ce qui pourrait permettre au PSG de l'emporter mais ce qui pourrait l'en empêcher…
Pas de gardien pour les Galactiques ? C'est un vieux débat au PSG : le poste de gardien de but. Sirigu (aujourd'hui au Torino), Trapp, Areola : aucun n'a (encore) réussi à montrer qu'il était un top gardien. Arrivé en 2015 au PSG, l'Allemand Kevin Trapp a déjà signé plusieurs bourdes mémorables. Revenu au club après plusieurs prêts, Alphonse Areola, formé au PSG, n'a guère été plus convaincant. Son habitude ? Afficher un ratio tirs cadrés-buts encaissés proche des 100%. Sur ses sept derniers tirs subis à l'extérieur, Areola a ainsi pris sept buts. Guère décisif. Et, vendredi dernier, à Metz, il a commis une splendide boulette qui aurait pu se transformer en but sans la maladresse de l'attaquant des Grenats, Emmanuel Rivière. Mais l'entraîneur du PSG, Unai Emery, semble vouloir lui conserver sa confiance. Jusqu'à quand ?
Un effectif avec quelques "trous" (oui, oui). Cet été, le PSG a construit une ligne d'attaque exceptionnelle, déjà surnommée "MCN" : Mbappé-Cavani-Neymar. Mais il n'a évidemment pas pu renforcer tous les secteurs de la même façon. Pas de gardien de premier plan, donc, mais aussi quelques "trous" dans les lignes. Blaise Matuidi est parti à la Juventus Turin, et les solutions manquent aujourd'hui au milieu de terrain en cas de défection d'un des trois titulaires habituels, Verratti, Thiago Motta et Rabiot. Entre les blessures, les méformes et les suspensions, il faudra peut-être parfois qu'Emery fasse preuve d'originalité, même si Javier Pastore, bien sûr, mais aussi Christopher Nkunku, ont des qualités. Derrière, au poste d'arrière gauche, le PSG a remplacé Maxwell par son remplaçant la saison dernière, Layvin Kurzawa, et il ne possède que trois défenseurs centraux de métier : Thiago Silva, Marquinhos et Kimpembe. Exceptionnels, certes, mais ils ne sont que trois. Et là encore, une saison compte son lot d'aléas.
Une barrière psychologique ? Certes, l'effectif compte quelques joueurs qui ont déjà gagné la Ligue des champions, avec Thiago Motta, Neymar et Dani Alves. Mais le club, lui, n'a peut-être pas encore cette culture de la gagne sur la scène européenne, où il n'est pas parvenu à atteindre le dernier carré lors des cinq dernières saisons. C'est peut-être aussi ce qui a manqué, en mars dernier, au moment de résister à la pression d'un retour du Barça. Plus qu'un match référence - le PSG l'avait réalisé à l'aller en gagnant 4-0 face au Barça avant de voir ses effets se dissoudre au Camp Nou -, le PSG doit enchaîner les qualifications marquantes, comme il l'avait fait sur le terrain de Chelsea, en mars 2015 (1-1, 2-2 a.p.) puis en mars 2016 (2-1, 2-1).
Tout le monde veut sa peau. En recrutant cet été Neymar et en actant l'arrivée de Kylian Mbappé, le PSG a irrité. Beaucoup irrité, notamment de l'autre côté des Pyrénées. "Le PSG est un délinquant régulier et cela fait des années qu'il viole les règles du fair-play financier de l'UEFA", a ainsi récemment considéré le président de la Ligue espagnole. On sait qu'en cas de double confrontation contre le Real ou plus encore contre le Barça, le PSG aura face à lui un adversaire surmotivé. Mais on ne doute pas que les autres clubs européens, anglais ou autres, seraient aussi fort ravis d'avoir sa peau.
Le passage de l'hiver. Avec un groupe composé du Bayern Munich, du Celtic Glasgow et d'Anderlecht, le PSG n'a a priori rien à craindre pour sa qualification pour les huitièmes de finale. Mais, avec le Bayern, la première place est encore loin d'être acquise, et la perspective d'un tirage au sort infernal en décembre ne peut être écartée. Il faudra aussi surveiller comment le PSG va négocier le mercato hivernal, où il sera peut-être obligé de vendre pour équilibrer ses comptes, menace de l'UEFA oblige. Il lui faudra alors opérer intelligemment, sans bouleverser l'équilibre du groupe. Pour devenir le deuxième entraîneur à mener un club français à la victoire en Ligue des champions, après Raymond Goethals avec l'OM en 1993, Unai Emery sait que la route est encore longue.