16 décembre 2015 : tremblement de terre sur la planète football. Chelsea annonce le licenciement de son entraîneur, José Mourinho. A cette époque, le temps presse. Les Blues sont 16es du classement de Premier League, avec un point d'avance seulement sur le premier relégable. Trois jours plus tard, le club du milliardaire russe Roman Abramovitch annonce l'arrivée du Néerlandais Guus Hiddink, connu notamment pour avoir conduit la Corée du Sud en demi-finales de la Coupe du monde 2002. S'il est moins spectaculaire, son redressement de Chelsea, qui affronte le PSG, mercredi, en huitièmes de finale retour de la Ligue des champions, n'en reste pas moins réel.
Une seule défaite en 16 matches. Pour rendre compte de l'impact de l'arrivée de Hiddink, il y a d'abord les statistiques. Les Blues, qui avaient déjà perdu à onze reprises toutes compétitions confondues en 2015-16 avec Mourinho (en 25 matches), n'ont connu qu'une seule fois la défaite depuis le retour de Hiddink, auteur d'un premier passage sur le banc de Chelsea en 2009. C'était lors du huitième de finale aller, au Parc des Princes (2-1). Le reste : huit victoires et sept nuls. Certes, le bilan n'est pas forcément fameux, mais il ne rend pas compte de deux succès d'envergure, l'un sur le terrain d'Arsenal, le 24 janvier (1-0) et l'autre face à Manchester City, le 13 février (5-1). Cette belle série hivernale a permis aux Blues de revenir à une place un peu plus honorable en Premier League, la 10ème. Avec 9 points de retard sur West Ham, 5e, et un quart de finale de Cup à disputer, Chelsea n'a d'ailleurs pas totalement dit adieu à l'Europe pour la saison prochaine.
Une nouvelle assise au milieu. Si les résultats se sont nettement améliorés, le jeu de l'équipe n'a pas fondamentalement évolué, entre présence physique et talent devant. La principale évolution concerne le milieu de terrain. Hiddink a relancé John Obi Mikel, devenu une pièce essentielle de son dispositif. Le retour du Nigérian, régulièrement associé au redoutable Serbe Nemanja Matic au milieu, a permis de rééquilibrer le milieu de terrain, avec un Cesc Fabregas débarrassé des tâches trop défensives. Mais celui qui incarne peut-être le mieux le renouveau de Chelsea, c'est Willian. L'international brésilien, élu dans l'équipe-type de la phase de groupes de la Ligue des champions, se montre aussi brillant sur phases arrêtées que balle au pied. Le créateur des Blues d'aujourd'hui, c'est lui, bien plus qu'Eden Hazard.
Les Belges entre deux eaux. Elu meilleur joueur de la Premier League la saison passée, l'ancien Lillois connaît un exercice 2015-16 bien plus compliqué. Ses statistiques s'en ressentent. Il n'a marqué que 6 fois et n'a distribué que 7 passes décisives en 41 matches. Bien loin de ses standards habituels. Mais surtout, Hazard pèse beaucoup moins sur le jeu de son équipe, laissant le plus souvent à l'avant-centre des Blues, Diego Costa, le soin d'être décisif (7 buts sur ses 9 derniers matches de Premier League).
A l'autre bout du terrain, le coéquipier de Hazard en sélection belge, le gardien Thibaut Courtois, connaît une saison tout aussi compliquée. Blessé au ménisque en fin d'année dernière, l'ancien portier de l'Atlético de Madrid tarde à retrouver son niveau de l'an passé, même s'il a été plutôt brillant lors du match aller. "Je pense qu'on est bon en 2016", a néanmoins tenu à rassurer Courtois récemment. "On marque plus, on travaille dur pour encaisser moins et la confiance est manifestement meilleure et cela peut parfois changer beaucoup de choses." Ce discours, c'était avant son dégagement raté face à Stoke City le week-end dernier (1-1). Preuve que Chelsea n'est pas tout à fait guéri...