À chaque printemps, c'est la même musique : le PSG est mieux armé, il va passer les quarts de finale de la Ligue des champions, etc. Mais finalement, il est éliminé. Et voilà quatre ans que ça dure. Est-ce que cette saison, les choses peuvent changer ? Pour atteindre le dernier carré (et plus si affinités), les propriétaires qatariens du club parisien, qui n'ont jamais caché leur objectif de remporter la plus prestigieuse compétition européenne, ont changé l'entraîneur et la tête de pont. Exit Laurent Blanc, exit Zlatan Ibrahimovic. Pour certains, ces deux-là étaient des freins pour voir plus haut. Unai Emery est arrivé. Et tout va changer ? La rédaction d'Europe 1 est partagée.
OUI : "Le PSG a les ingrédients et Emery la recette"
Par Nicolas ROUYER
"Un match nul concédé face à Saint-Étienne, et voilà le PSG d'Unai Emery plus bon à rien. C'est oublier un peu vite que le club de la capitale a disputé ce match sans certains de ses éléments majeurs au coup d'envoi, comme Thiago Silva, Javier Pastore, Serge Aurier ou Edinson Cavani. Ce PSG serait moins fort que celui de l'an dernier ? Mais ceux qui disent ça sont souvent les mêmes qui pensaient qu'Ibrahimovic n'était pas taillé pour les grands matches de Ligue des champions ! En réalité, ce PSG-là va ressembler à son prédécesseur, sauf que Cavani va jouer à son poste et que plusieurs joueurs sont venus renforcer l'effectif, comme le virevoltant Hatem Ben Arfa ou le démolisseur Grzegorz Krychowiak, l'un des hommes clés d'Unai Emery au FC Séville.
Avec le club andalou, le technicien espagnol a remporté les trois dernières éditions de la Ligue Europa. Pour faire clair : Emery a remporté une Coupe d'Europe de plus que l'ensemble du football français dans son histoire. Donc, gagner une Coupe d'Europe, il sait faire. Certains soulignent qu'il n'a jamais brillé en Ligue des champions. C'est oublier un peu vite qu'il ne disposait pas au FC Séville d'un groupe aussi fort que celui du PSG. Le club parisien a les ingrédients pour gagner cette Coupe d'Europe, et Emery la recette. Avec Séville, il a transcendé un groupe relativement limité pour l'amener trois fois au sommet d'une compétition encore plus longue (un tour de plus) et plus exigeante physiquement que la Ligue des champions. Sa tactique au PSG n'est pas claire jusqu'à présent ? Son équipe tâtonne ? Mais n'est-ce pas au printemps qu'il faut être prêt à renverser des montagnes ?"
NON : "une équipe en chantier et une absence de jeu"
Par Julien PEARCE
"En ce début de saison, le PSG est une équipe en chantier. Le départ de Zlatan Ibrahimovic a laissé un immense vide, tant sur le front de l’attaque - où Edinson Cavani s’illustre par sa maladresse - que dans le vestiaire où il manque un leader charismatique. Zlatan agaçait avec son ego surdimensionné, mais il avait au moins le mérite de transmettre à ses coéquipiers sa rage de vaincre. Aujourd’hui au PSG, personne ne semble être en mesure de sonner la charge comme l’a montré la défaite 3-1 à Monaco, ou le match nul face à Saint-Etienne, vendredi dernier (1-1).
Le plus inquiétant reste l’absence de jeu. Ce PSG-là n’a plus l’identité forte qu’il dégageait ces dernières saisons. Finie la possession de balle à outrance. Le nouvel entraîneur Unai Emery tente d’imposer sa marque : un jeu plus direct associé à un pressing constant. Sans succès pour l’instant. Et rien ne dit que ça ne va pas durer. Enfin, il y a le problème de la profondeur de banc. Le départ de David Luiz dans les toutes dernières heures du mercato ne laisse à Emery que trois défenseurs centraux de métier. Presnel Kimpembe, le remplaçant attitré, a beaucoup de talent mais à seulement 21 ans, il n’a aucune expérience en Ligue des Champions. À un moment donné, ces limites vont entraver la route du PSG…"