Il y a deux semaines, le PSG avait décroché sur la pelouse d'Arsenal un match nul qui lui permettait de prendre la première place de son groupe de Ligue des champions. Mais, pour la sceller, il lui fallait encore battre le Ludogorets Razgrad mardi soir. Une formalité, pensait-on alors. À tort. Trois jours après la claque reçue à Montpellier en Ligue 1, le quadruple champion de France en titre n'a pu faire mieux que résultat nul. Le PSG termine deuxième de son groupe car, dans le même temps, Arsenal n'a pas fait de détails contre Bâle (4-1). Mais cette deuxième place, est-ce si grave finalement ?
Non, car le PSG est qualifié et c'est là l'essentiel. C'est le cas dans tous les sports, l'important dans une phase de groupes, c'est d'en sortir. Après, c'est le tableau final, des matches couperets. Une autre histoire. D'autres histoires. "Deuxième du groupe, c'est bien aussi. L'important, c'est la qualification", n'a d'ailleurs pas tardé à considérer Edinson Cavani au sortir du terrain. Comment lui donner tort ? L'Uruguayen a d'ailleurs des arguments à faire valoir. Les deux dernières saisons, "son" PSG était sorti deuxième de son groupe et cela ne l'avait pas empêché d'aller en quarts de finale (avec deux qualifications aux dépens de Chelsea). "Ludogorets joue très bien au football, on a tout fait pour tenter de terminer en tête du groupe, mais c'est le football c'est comme ça. Il faut analyser les choses pour continuer de s'améliorer pour la suite de la compétition", a ajouté El Matador. Oui, ce serait pas mal quand même, hein. Même si, comme Montpellier, Ludogorets a été d'une efficacité diabolique, avec deux buts sur deux tirs cadrés. Et que tous les adversaires du PSG ne seront pas toujours autant en réussite.
Oui, un peu, car le tirage a plus de chances d'être compliqué. Certes, ce match nul concédé face à Ludogorets ne remet pas en cause l'avenir européen du PSG. Mais il le complique quand même sérieusement. C'est statistique : les deuxièmes de groupe passent moins souvent le cap des huitièmes. Parce qu'ils sont moins "gros". Parce qu'ils ont aussi le désavantage de recevoir lors du match aller. Cette année encore, les premiers de groupe ont fière allure. Le PSG ne pourra pas bien sûr pas affronter Arsenal, qui figurait dans son groupe, ni Monaco, issu du même pays. Les six autres adversaires potentiels se nomment Naples, le FC Barcelone, l'Atlético de Madrid, Leicester, très probablement la Juventus Turin, et le Borussia Dortmund ou le Real Madrid, ce qui équivaut à peu près au même niveau difficulté. Mis à part peut-être Leicester, pas d'équipe abordable ici, comme on peut retrouver chez les deuxièmes, avec le Bayer Leverkusen ou Benfica.
Oui, car la manière inquiète. Plus que sa deuxième place, c'est la façon dont le PSG l'a obtenue qui inquiète. Pour la première fois depuis l'ère qatarienne, le club n'a remporté que trois de ses six matches, dans un groupe pourtant loin d'être infernal. "Je suis inquiet car nous ne prenons pas autant de buts normalement. Là, entre Montpellier et ce soir…", a soufflé Unai Emery à l'issue de la rencontre. Le PSG prend des buts, mais surtout il n'en marque pas, ou si peu. Comme à la Mosson, samedi, le PSG a fait étalage d'une incroyable maladresse dans le dernier geste, voire dans l'avant-dernier geste, avec des contrôles approximatifs, des frappes molles et des centres ratés. Les duettistes Lucas et Di Maria ont fourni leur lot de déchet technique. Et le placement d'Hatem Ben Arfa en meneur de jeu dans le 4-2-3-1 n'a rien donné de concluant. Heureusement pour le PSG, la vérité de ce début décembre ne sera pas celle de février et mars, période où il ne pourra sans doute plus se contenter de faire match nul.